Problématique de l’eau à Paddé : Fandene-prospective étale les racines du mal

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Les habitants de Fandéne crient leur ras-le-bol face à la lancinante question de l’eau. Face à cette situation qui a trop duré, Fandene-prospective s’est fendu un communiqué pour brosser à grand trait les maux défaillances qui émaillent ce problème. 

De la problématique de l’eau à Paddé : des chimères à la réalité

Il convient d’éclairer la lanterne pour un rétablissement de la vérité concernant la pénurie de l’eau à Paddé. Dernièrement, certains citoyens de Fandène se sont ajoutés à la longue liste des personnes qui dénoncent depuis plusieurs années maintenant l’équation insoluble, pourtant à un inconnu, de l’eau.
Depuis peu aussi, certains citoyens tentent d’apporter des explications tendant à dédouaner la responsabilité de l’autorité publique, finalement seule variable connue, face à ses prérogatives, en écartant la variable pluviométrie qui a été abondante cette année.
Depuis un certain temps aussi, la demande est pressante pour porter la voix et encore insister pour que les sourds puissent enfin entendre l’agonie du peuple qui leur a confié leur espoir, surtout aux femmes à qui nous rendons un énorme hommage.
C’est fort de tous ces éléments contextuels que nous reprenons la plume. Nous profitons de cette occasion pour témoigner notre affection à toutes ces braves femmes qui souffrent en silence espérant toujours une amélioration de leurs conditions de vie par des infrastructures à la hauteur de leurs sacrifices quotidiens. Mais hélas, c’est encore plus difficile qu’avant, il faut le constater.
Nous n’allons pas trop nous épancher et nous éparpiller sur ces questions, une en particulier semble plus urgente : celle de l’eau. D’abord, il convient de rétablir le contexte historique de la situation actuelle pour permettre à quiconque de comprendre et d’agir en connaissance de cause, car il y a beaucoup de mensonges visant à berner la population.
Avant 2014, nous avions un mode de gestion communautaire par les usagers des forages.
L’OFOR (Office des Forages Ruraux) avait mis en place les ASUFOR (Associations des Usagers des Forages), Paddé a connu cette époque. Les limites de cette approche a été la nébuleuse autour de la gestion des recettes de l’eau, des prix au m3 non contrôlé, un manque de professionnalisme dans la gestion, etc. Malgré tout, elle permettait aux populations de décider et de former le collectif de gestion, en choisissant librement ses acteurs.
Après 2014, avec l’acte 3 de la décentralisation, l’Etat a opté pour une privatisation de la gestion des forages, par ce que l’on appelle les DSP, Délégation de Service Public. Un appel d’offre international a été lancé et le groupement AQUATECH/MUNIF GROUP (entreprise canadienne et entreprise sénégalaise) a gagné le lot de THIES et DIOURBEL. Il a signé un contrat d’affermage de 10 ans avec l’OFOR le 10 mars 2016 pour l’approvisionnement en eau potable de plus de 2 000 000 de populations en zone rurale des régions de Thiès et Diourbel, avec un début de gestion en 2016.
Donc la population a perdu tout contrôle dans la gestion des forages, la société d’exploitation assurant la production, le stockage, la distribution et la vente de l’eau (facturation et recouvrement), mais aussi une partie de l’entretien et la maintenance du parc selon des conditions fixées avec l’Etat. J’ai entendu dernièrement, des proches de la mairie de Fandène avancer des propos douteux qu’il faut vite balayer. Dire que la population avait son mot à dire et qu’une assemblée générale a été convoquée pour que la population choisisse l’exploitant du forage qui leur convenait, c’est amuser la galerie. Dans ce processus, la population a été mise devant le fait accompli et son avis n’a aucune importance vu que le marché était déjà octroyé à AQUATECH. Cette société dispose de 10 ans d’exploitation du réseau des forages qu’elle a délégation de gérer, donc autant avoir le courage de dire à la population que votre seule solution c’est KMS3, ce qui est un aveu d’échec, mais aussi d’humilité et d’honnêteté. Mais au lieu de cela, vous tentez de culpabiliser de braves dames, de braves hommes face à des choix politiques
supérieurs en fuyant vos responsabilités inférieures, même indirectes. Les populations de Paddé ne sont en rien responsables de cette situation de pénurie d’eau. Nous le redisons ici, les choix de l’Etat et de l’autorité locale sont la cause des maux actuels.
Nous ne laisserons pas faire. Les explications ubuesques et rocambolesques ne peuvent plus suffire. J’ose croire que vous ne comptez pas accompagner les populations dans cette souffrance jusqu’à 2025 et le choix d’un autre exploitant…
Il faut des mesures immédiates, nous ne parlons pas de quémander l’eau chez l’exploitant
espagnol (son cas sera traité plus tard) ou de faire venir des citernes d’eau. Ce qui est encore étonnant et intéressant, c’est que la mairie de Fandène a réalisé plusieurs
appels d’offres pour des adductions d’eau depuis 2014 sans que cela ne profite à Paddé, les
archives sont disponibles dans le registre des marchés publics du Sénégal.
Nous avons aussi entendu ces personnes inciter la population à organiser des marches à côtés du Maire pour essayer de dégager ce promotteur. Excusez-nous de vous décevoir, mais il n’appartient pas à la population de Fandène, encore moins de Paddé d’œuvrer en ce sens, cela est de la responsabilité de l’autorité locale d’user de toute son autorité, si tant est qu’elle est incarnée, pour arriver à ses fins. Car, que vous le vouliez ou non, la responsabilité de la Mairie de Fandène doublement : elle représente l’Etat et elle porte la voix de tous les citoyens de Fandène. Mais sa responsabilité est aussi engagée par son manque de maitrise en termes de planification et d’anticipation :
– Gaspiller des millions de FCFA pour des forages à peine distants de 1km c’est de
l’amateurisme.
– Laisser une société privée pomper l’eau avec plus de capacité que les deux forages
réunis, c’est assoiffer sa population en connaissance de cause, car depuis que nous
alertons, aucune mesure n’est prise dans le sens de limiter son impact négatif sur les
besoins en eau des personnes.
Si l’objectif est politicien, à savoir laisser durer le prolème pour sortir en sauveur à la veille
d’élections, comme déjà vu par le passé, sachez que la maturité des personnes permettra de n’accorder aucune considération à de telles manœuvres. Des solutions s’offrent à vous et nous vous les donnons gratuitement sans rien attendre en retour :
– Dans le contrat d’exploitation, il est stipulé que l’exploitatn doit garantir de l’eau en
quantité et en qualité. S’il manque à ses engagements, un système de pénalités doit lui
être imposé. Il doit ainsi prendre en charge les frais d’approvisionnement par un autre
moyen que vous jugerez adéquat et sécure pour le confort de la population.
– Ces manquements répétés doivent pouvoir motiver une saisine en justice pour mettre un
terme à ce contrat et placer Fandène en statut particulier (retour au système
communautaire par exemple) ou trouver un autre exploitant dans les meilleurs délais.
C’est une occasion également pour justifier le raccordement de Paddé au réseau SDE
sans attendre. Il est inconcevable aujourd’hui que la population de Paddé, vivant en zone rurale et où l’indice de pauvreté frise les 57%, puisse payer les services de l’eau plus chers avec une qualité médiocre et une disponibilité incertaine et hasardeuse. Il l’est d’autant plus insupportable, lorsque les autorités n’emploient pas la méthode forte pour les défendre et soulager leurs
souffrances, c’est juste révoltant.
La société civile de Paddé emploiera les moyens constitutionnellement à sa disposition pour
pousser les autorités locales à plus de rigueur et à sortir d’une pusillanimité qui n’est plus
d’actualité au Sénégal.

Fandene-prospective

 

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