“IBK confiné, à qui le tour ?

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A l’instar de ce qui s’est dernièrement passé en Côte d’Ivoire, les armes devraient en ce moment tonner à Bamako. Comme les chefs d’Etat l’ont explicitement indiqué à travers des communiqués aussi acculant, qu’accablant, les forces de la CEDEAO devraient être en train de chercher à libérer IBK en vue de le rétablir dans ses fonctions de dictateur. En ces temps d’épidémie du troisième mandat, Ado et ses potes ne veulent pas de coups si ce ne sont pas eux qui les administrent. Seulement, il va leur falloir compter sur cette vive aspiration au changement du très jeune Peuple ouest-Africain pris en otage par une classe politique moyenâgeuse juste utile à la France.

« Il nous faut agir avec responsabilité et célérité afin d’éviter que le Mali ne sombre dans un vide institutionnel et dans une impasse politique. Le coup de force contre un Président démocratiquement élu constitue une violation du protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance. Nous l’avons fermement condamné ». C’est le président SALL qui réagit ainsi suite à ce qu’il considère comme un « coup de force » des militaires maliens. Comme à l’accoutumée, le leader de l’APR ne s’est guère cassé les méninges pour trouver des arguments. Un conseiller avisé lui aurait sans doute recommandé de parler de tout à l’exception du protocole de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). De tous ses homologues, il est le moins bien placé pour parler de violation du protocole de la CEDEAO. Et ce n’est pas seulement parce que Macky SALL a piétiné de nombreux arrêts de la Cour de Justice de la CEDEAO avec les affaires Karim WADE et Khalifa SALL. S’il ne s’agissait que de cela, Alassane Dramane Ouattara lui disputerait certainement le titre de champion des torpilleurs de charte fondamentale et d’arrêts d’organes d’Institutions internationales.

Quand le 22 avril 2020, dans le cadre de l’affaire Guillaume Soro, la Cour Africaine des Droits de l’homme et des peuples (CADHP) a ordonné à l’Etat de Côte d’Ivoire d’arrêter le processus et d’observer le « statu quo ante », la réplique du régime Ouattara n’a pas tardé. Le 28 avril, c’est à-dire moins d’une semaine après, la justice ivoirienne condamne Guillaume Soro à 20 ans de prison, 4.5 milliards de francs CFA d’amende et à la privation de ses droits civiques pendant cinq ans. Pas seulement, dans un communiqué lu par le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Sidi Tiemoko Touré, la Côte d’Ivoire annonce avoir « décidé de retirer la déclaration de compétence prévue au protocole relatif à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples émise le 19 juin 2013». Autrement, désormais, ce qui dit la CADHP n’engage pas la Côte d’ivoire. Selon le régime Ouattara, les récentes décisions de la Cour africaine, « non seulement porteraient atteinte à la souveraineté de l’Etat de Côte d’Ivoire, mais aussi à l’autorité et au fonctionnement de la justice ».

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