Le palais de justice de Dakar était quasi vide ce mardi matin. La grève du syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) a paralysé le système judiciaire. Des salles d’audience aux bureaux de délivrance de papiers administratifs, pas la présence d’un greffier.
Au département des greffes, presque tous les bureaux sont fermés. Pas l’ombre d’un greffier. Au service d’accueil, ce sont les agents de l’Agence de sécurité de proximité (Asp) qui ont pris le relais des greffiers dans l’orientation des visiteurs. Abdoul Aziz Diop étudiant de son état, est venu chercher un casier judiciaire. Mais il devra revenir la prochaine fois pour le retrait de ce papier. Il déplore ces grèves qui perdurent. «Le droit de grève est recommandé mais ne pas en abuser c’est encore mieux. Parce que c’est nous, la population, qui payons les pots cassés», dénonce-t-il. Avant d’ajouter: «je viens de la banlieue et là je suis obligé de retourner. Depuis une semaine je cours derrière ce casier judiciaire».
Conscient de l’importance de ces papiers administratifs délivrés par les greffiers, Ousmane Diop, nouveau bachelier invite l’Etat du Sénégal à «faire des efforts pour satisfaire leurs revendications. L’émergence tant chantée par les politiques doit commencer par la résolution des revendications syndicales», commente-t-il.
Dans les salles d’audiences, ce sont les gendarmes qui font office de greffiers. Mais il y a problème. Car selon un avocat qui a préféré garder l’anonymat, «la décision du tribunal, seul le greffier a le droit de le délivrer. C’est lui qui rédige toutes les décisions. Maintenant si le gendarme termine, il remet le dossier au greffier qui, à son tour, peut écarter le dossier prétextant qu’il n’a pas pris part à l’audience. C’est pour cela, il y a des avocats qui courent derrière des décisions depuis des années», soutient cet homme en robe