Dialoguer… (Par Ya Seyda)

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Il y a quand même cette belle trilogie de la communication dans le dialogue quand on y réfléchit bien.

Selon que l’on soit , lorsqu’il est question de spiritualité, en quête d’agrément, et qu’on invoque LE TRES HAUT par sa Parole, ou alors simplement par nos mots usuels.

Alors, on dialogue .

Ensuite, dans le cadre social, c’est par le dialogue que l’on s’impose humainement, que l’on se fait comprendre et accepter , que l’on se fait respecter, que l’on se justifie, que l’on prend parti.

C’est aussi dialoguer.

Enfin, en introversion, il y a le « face to face » avec soi même .

Il y a de ces soliloques ardents qui confinent presque à la douleur, lorsqu’on passe complètement à coté de soi, et que « l’autre » en nous se rebiffe et se cabre sous le rasoir de la conscience.

Interdit de miroir…

Là aussi , on dialogue, et dans ce cas dialoguer peut faire très mal.

Quand tu te tiens toi-même , halala…

Dialoguer…

Il y a à y apprendre, beaucoup…

Il y a aussi à s’ élever, « makkaarimal aqlaq »

Il y a à s’y perdre aussi, bien sûr. (roubbé,leundeumeul khel, waxi kassaw kassaw)

Le Meilleur des Hommes(ASS), après Badr avait appelé au dialogue.

Devant tous les musulmans, il avait dit ces paroles :

-Nous avons certes gagné cette bataille. Cependant, sachez que nous sommes sous la menace d’un ennemi autrement puissant, redoutable et pernicieux, contre qui la bataille n’est pas pour un temps, mais pour la vie !

Les musulmans se regardèrent  saisis.

  • O Envoyé de Dieu, lui dirent-ils, tu as magnifié l’exploit de Badr, tu as élevé en grades ses combattants, à un degré hors norme dans la Grace d’Allah.

après  Badr, qui devrions nous craindre désormais ?

  • Vous-mêmes, répondit le Prophète. l’ultime bataille qu’il nous faudra remporter encore sera livrée contre nous-mêmes.

Monsieur le Président …

Ne pensez vous pas qu’après un dialogue froid, profond et franc, un dialogue sans  complaisance avec vous-même, vous seriez plus armé à dialoguer avec vos pairs, avec vos concitoyens .

Un monologue entier et transparent à la lumière duquel vous apparaitra votre intime vérité, dans toute son ascendance et dans toutes ses incidences.

Vous pourriez alors regarder en face l’homme, le président que vous avez été.

Et surtout l’image que le sénégalais  s’en est fait.

Une institution abstraite, qui le plus souvent, lorsque nous nous sommes croisé sur le réel, nous a tenu en respect.

Et qui n’a pas beaucoup cherché à nous comprendre, même s’il nous a « au  cœur »…

Qui la plupart du temps nous a repris, rabroué  ou réprimandé . quelques fois même menacé.

Une entité imperméable à la souffrance, à la misère, à la pauvreté, à l’extrême désarroi des siens.

Un Président qui ne sait pas sourire, qui n’a pas su partager nos petites joies, nos petits drames.

Un Président qui n’a pas su se dresser sur les lieux et manifester sa honte et sa colère lorsque les forces de l’ordre ont fait de nos enfants des boucliers humains.

Un président heureux quand nous sommes en paix, ému jusque dans ses yeux où la véracité de ses sentiments en retour nous réchaufferai le cœur.

Un Président qui vibre en concert avec les sentiments de la « mère nation », (ndeyu askan) qui a du regarder ses enfants se battre et

s’entretuer ,  au point que l’unité nationale, le ciment qui lie le peuple, sur son socle séculaire, tremble et vacille.

Mr le Président…

Peut être qu’avec un long, un profond soliloque avec vous-même, vous seriez plus armé à comprendre la détresse de cette jeunesse, qui par centaines, prend la mer pour aller s’anéantir dans les labyrinthes de destins inconnus .

Peut-être qu’après ce dialogue soutenu, en vous-même, pourriez vous  mesurer la dissidence des mœurs et constater combien le sénégalais a dégringolé sur l’échelle des valeurs.

Dialoguez, monsieur, dialoguez , mais d’abord et surtout avec vous-même parce que seulement alors, vous trouverez les mots et peut-être que le peuple fera une brèche dans sa rancœur et vous tendra  l’oreille.

Dialoguez donc monsieur, avec votre ego.

Pensez à ces mères de famille qui depuis des mois , ravalent beaucoup de leur fierté et font tant bien que mal la queue devant les  prisons , chapelet à la main , natte contre natte, parce que « fadjr », la plupart du temps  les a trouvé sur les  lieux, le cœur lourd d’un sentiment indéfinissable d’injustice et d’impuissance, parce que les prisonniers qu’elles viennent visiter n’ont commis d’autres mefaits que d’avoir relevé la tête.

Dialoguez, parlez à ce « moi » intrinsèque auquel on ne peut échapper et à qui on ne peut opposer ni « péxé » ni « juutch jaatch » .  Il vous sera d’excellent conseil.

Il vous dira : demande humblement pardon à ton peuple d’avoir arraché de leur  cœur leur sentiment d’appartenance à leur pays.

Le pacte sacré qui lie la terre natale au patriote, la fierté d’être l’un des siens,  d’être sénégalais, parce que c’est cela empêcher une élection, étouffer l’expression populaire, effacer une liberté constitutionnelle.

Et puisque  pardon et repentir vont de pair, vous verrez alors, avec toute la rigueur de la vérité, sans équivoque, d’où  devrait provenir le pardon et surtout à qui il devrait  être destiné.

Dialoguez avec votre conscience Monsieur. Cela pourrait bien ne pas être facile, mais comme disait l’autre «  les combats les plus durs sont ceux que l’on se livre soi même »

NB : JAPPAL CI YALLA JAPPAL NIU SUNU ELECTION

 Ya Seyda

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