Corruption et outrage: Une tenancière d’un bar tente de soudoyer des policiers

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Non contente de braver l’interdiction préfectorale en ouvrant son bar au-delà des heures légales, L. Wan s’est permise de corrompre trois policiers qui avaient fait une descente, le 31 décembre dernier, dans son enseigne établie aux allées du Centenaire.

Lors de l’opération de sécurisation, les policiers avaient remarqué une foule à l’entrée du bar. Ils sont entrés dans les lieux pour sommer la propriétaire de fermer. Contre toute attente, L. Wan leur a lancé sa licence d’exploitation, qu’elle a ensuite arrachée pour leur balancer en pleine figure, un billet de 10.000 FCfa. Outrés par ce geste, ils ont embarqué la dame qui sera placée sous mandat de dépôt. Attraite, hier vendredi 8 janvier, à la barre des flagrants délits du Tribunal de grande instance de Dakar pour corruption et outrage à agents de la force publique dans l’exercice de leurs fonctions, la prévenue a clamé son innocence.

Elle a allégué qu’il n’y avait que trois personnes et celles-ci étaient des proches. Pour justifier l’argent qu’elle a remis aux policiers, L. Wan a prétendu que c’était une méprise sur le statut de ces derniers, car ils étaient en civil et elle les prenait pour des gardiens venus demander de l’argent, à l’occasion des fêtes de fin d’année. Elle a soutenu que c’est une coutume chinoise d’offrir de l’argent lors des fêtes. Et comme elle était ivre, elle a «offert» le billet sans réfléchir. «Si vous étiez réellement ivre, vous ne pourriez pas vous souvenir de tous ces détails », lui a lancé le président. Pour le procureur de la République, la dame était bien consciente de ses agissements et elle a bel et bien soudoyé les policiers. Il a requis deux mois ferme.

Me Amadou Sow a affirmé que sa cliente a agi sous l’influence de l’alcool. «Ma cliente est consciente de son erreur, car elle était complètement ivre. Elle a dit devant votre barre, que le bar n’était pas en mesure d’accueillir des clients et que les tables étaient superposées», a déclaré l’avocat avant de demander la relaxe au bénéfice du doute. Son confrère, Me Boubacar Dramé a abondé dans le même sens en évoquant la barrière linguistique. Il a déploré que les policiers ne soient pas identifiés. Bien qu’il ait demandé que sa cliente soit relaxée pour le délit d’outrage, après délibéré, L. Wan a été reconnue coupable de toutes les infractions. Elle a écopé d’une peine d’un mois ferme, en sus d’une amende ferme de 50.000 FCfa.

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