Assimi Goita: l’ homme fort du Mali

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Il est aux devants de la scène politique malienne depuis le coup d’Etat d’août 2020 qui a renversé Ibrahim Boubacar Keita. Assimi Goita, officier malien de 38 ans, est le chef de la junte au cœur des affaires publiques depuis 10 mois. Vice-président de la transition, il vient de marquer les esprits en décidant de « mettre hors de leurs prérogatives » le président Bah Ndaw et son Premier ministre Moctar Ouane.

Deuxième coup d’Etat en neuf mois

C’est par une annonce à la télévision publique (ORTM) que les Maliens ont appris que l’homme fort de la junte a destitué les autorités de la transition censées mener le pays vers des élections au bout de 18 mois.

Le colonel Assimi Goïta reproche au président Bah N’Daw et au Premier ministre Moctar Ouane, de ne pas avoir réussi à éviter les grèves nationales et les accusant de saboter la transition du pays.

Il ajoute qu’ils auraient dû le consulter avant d’annoncer un nouveau gouvernement.

“Suite à une crise de plusieurs mois au plan national prenant en compte des grèves et manifestations diverses des acteurs sociaux et politiques, le gouvernement dirigé par Monsieur Moctar OUANE, s’est montré incapable de constituer un interlocuteur fiable, susceptible de mobiliser la confiance des partenaires sociaux”, indique le communiqué du colonel Assimi Goïta.

Selon M. Goita, une telle démarche témoigne d’une volonté manifeste du président de la transition et du Premier ministre d’aller vers une violation de la charte de transition, contrairement au serment prêté lors de son investiture le 25 septembre 2020.

“Nonobstant les interpellations et négociations diverses engagées par le vice-président auprès des chefs d’Etat de la sous-région et de certaines chancelleries présentes au Mali en vue d’amener le Président de la transition et le premier ministre à respecter les prescriptions de la charte de transition, ceux-ci sont restés persistants dans leur posture”, poursuit-il.

Un jour avant, les deux dirigeants du Mali ont été arrêtés et conduits à Kati sous bonne escorte militaire. Depuis, il n’ont pas fait de déclarations publiques

Le colonel Assimi Goïta est un fils d’officier qui suit l’exemple de son papa et entre en 1992 au Prytanée militaire de Kati. De là-bas, il est orienté à l’Ecole militaire combinée de Koulikoro.

Il en sort spécialisé en armes blindées et en cavalerie et bénéficie de bourses qui lui permettront de suivre des formations aux États-Unis, en France et en l’Allemagne.

Chef du Bataillon autonome des forces spéciales de l’armée malienne, le colonel a fait ses armes dans le centre du pays où il a combattu les djihadistes.

Il sera nommé en novembre 2015 au poste de coordinateur des opérations spéciales au ministère de la Défense.

Et ce, à la suite de l’attaque d’Aqmi contre l’hôtel Radisson Blu de Bamako.

Vice-président

L’homme qui est apparu à la télévision aux premières heures de la démission forcée d’IBK est nommé vice-président en septembre 2021 conformément à une charte de la transition.

Entouré d’un groupe de jeunes officiers dont les plus connus sont Modibo Kone, Malick Diaw, Sadio Camara et Ismael Wague, le porte-parole du CNSP, Assimi Goita déclarait à l’époque que les putschistes “n’ont pas droit à l’erreur”.

Le colonel Goita a mené le coup d’État de l’année dernière et, suite à la pression internationale, a été contraint de mettre en place un gouvernement de transition.

Des élections sont toujours promises pour l’année prochaine, mais au Mali, il est clair une fois de plus que les civils ne sont pas aux commandes, rapporte Will Ross de BBC.

Avec BBC

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