SEYDI GASSAMA POUR UNE PROTECTION DES DEFENSEURS DES DROITS HUMAINS: «Alioune Tine a été agressé physiquement, ses agresseurs démasqués, mais jusqu’à présent, rien n’a été fait»

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Les défenseurs des droits humains doivent être protégés. C’est Seydi Gassama qui l’a demandé en donnant l’exemple de Alioune Tine, les injures, dénigrements et autres dont ils font l’objet…. Ismaila Madior Fall a assuré qu’il ne ménagera aucun effort pour que l’entente entre l’Etat et la société civile perdure.

Avec les nouveaux enjeux liés aux droits humains, la formation s’impose pour les défenseurs desdits droits. C’est la raison pour laquelle la Coalition sénégalaise des défenseurs des droits humains et Amnesty international ont tenu, hier, un séminaire de renforcement de capacités pour les jeunes droit-de-l’hommistes. Pour Seydi Gassama, «la société civile se renouvelle, beaucoup de jeunes gens ont rejoint le combat». Soutenant qu’il y a eu des avancées, M. Gassama reconnait qu’il reste, par contre, des choses à faire. «Nous demandons l’adoption d’une loi de protection, parce que les risques sont là. Alioune Tine a été agressé physiquement, ses agresseurs démasqués, mais jusqu’à présent, rien n’a été fait. Il n’y a peut-être pas d’agression physique ni d’emprisonnement depuis l’avènement de ce nouveau régime, mais les campagnes d’injures, de dénigrement des droits-de-l’hommistes existent tous les jours. Les interdictions de manifestation également sont monnaie courante au Sénégal», a déploré le président de la Coalition sénégalaise des défenseurs des droits humains.

Des gens dans le système considèrent que toute critique sur les droits humains est une attaque contre le Président et son gouvernement»

D’après lui, la situation n’est pas mauvaise, mais il faut que l’on prenne conscience qu’elle n’est pas ce qu’elle devrait être dans un Etat démocratique. C’est à l’Etat de protéger les droits humains, donc s’il y a des manquements et que des gens l’aident à corriger ces tares, ils ne doivent pas être vus comme des ennemis. «Je ne dis pas qu‘au plus haut sommet de l’Etat nous sommes considérés comme des ennemis, mais il y a des gens dans le système qui considèrent que toute critique sur les droits humains est une attaque contre le président de la République et son gouvernement», a fait savoir M. Gassama.

Ismaïla Madior Fall : «pour adopter une loi, il faut toujours évaluer le contexte»

Venu présider la rencontre, le nouveau garde des Sceaux s’est félicité des relations qui existent entre l’Etat et la société civile. Pour Ismaïla Madior Fall, le renforcement de l’Etat de droit et de la démocratie implique une société civile responsable, avec une réelle capacité de participation et de proposition. Selon le ministre de la Justice, le contexte semble désormais ouvert pour une société civile plurielle. «Vu l’importance du rôle qu’il doit assumer, le défenseur des droits de l’homme doit être suffisamment protégé et outillé pour faire face à sa mission qui requiert dorénavant des compétences pointues, parfois spécialisées, face à la complexification croissante des nouveaux enjeux en la matière», dit-il.

La mission de défense des droits humains ne saurait se réduire à la simple dénonciation des violations perpétrées par les pouvoirs publics

A en croire Ismaïla Madior Fall, la mission de défense des droits humains ne saurait se réduire à la simple dénonciation des violations perpétrées par les pouvoirs publics, elle implique la maîtrise de matières de plus en plus complexes qui vont de la délinquance financière, le blanchiment des capitaux, la criminalité transfrontalière, aux droits extractifs des mines… «les pouvoirs publics ont réellement besoin de votre expertise. La gouvernance publique moderne, basée sur le principe de la participation, fait des défenseurs des droits humains des acteurs clés, des interlocuteurs de l’Etat pour tout ce qui est conception, mise en œuvre des politiques publiques», a affirmé M. Fall.
Pour lui, nous avons dépassé le stade ou l’Etat et la société civile se regardaient en chiens de faïence. «Nous sommes à l’ère où ils sont devenus des partenaires», assure le ministre de la Justice.

jotay

 

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