Sept fausses croyances persistantes sur le sida et le VIH

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Plus de trente ans après la découverte du VIH, de nombreuses fausses croyances sur la maladie circulent encore alors que la prise en charge de celle-ci s’améliore d’année en année.

De trop nombreuses idées fausses continuent de circuler à propos du sida. BFMTV.com en a identifié sept, que voici.

Etre porteur du VIH signifie qu’on est condamné

L’infection par le VIH peut rester invisible ou inapparente pendant plusieurs années: dès la contamination, les personnes séropositives peuvent transmettre le virus, mais ne présentent donc aucun signe apparent de la maladie. Il est possible de combattre le virus et de l’empêcher de se multiplier grâce aux médicaments anti-VIH qui ont pour objectif de rendre la charge virale indétectable.

Quiconque vivant avec le VIH mais qui suit un bon traitement sous antirétroviraux (ARV) peut vivre des décennies en bonne santé, d’autant que ces traitements se sont améliorés au fil des années. “Il y a eu de grosses avancées thérapeutiques qui font que ces médicaments sont devenus beaucoup moins nocifs”, explique à Santé Magazine Michel Mangin, président du territoire Sud-Ouest Île-de-France de AIDES.

VIH et sida, c’est la même chose

Il est important de faire la différence entre le VIH, virus de l’immunodéficience humaine et le sida, syndrome de l’immunodéficience acquise, qui recouvrent des dimensions différentes dans l’évolution de la maladie. Le premier est “un rétrovirus qui colonise des cellules immunitaires de son hôte. C’est pour lui le moyen de se répliquer et de se diffuser dans l’organisme”, explique l’inserm  à ce sujet.

Le sida est le stade le plus avancé de cette infection, qui se caractérise par l’apparition de certaines infections opportunistes comme la tuberculose ainsi que certains cancers. Etre séropositif signifie qu’il y a une infection par le VIH mais pas pour autant que le malade soit arrivé au stadedu sida .Les traitements actuels ont pour but d’empêcher cette évolution.

Une femme séropositive ne peut pas avoir d’enfant

Vivre avec le VIH ne doit pas priver une femme de son désird’enfant de peur de lui transmettre la maladie. Les femmes enceintes séropositives qui reçoivent une combinaison de médicaments anti-VIH peuvent accoucher d’un bébé séronégatif. “C’est l’un des sujets les plus méconnus”, précise Michel Mangin, qui souligne que “la transmission de la mère à l’enfant se fait principalement au moment de l’accouchement, mais avec les traitements, on arrive à avoir zéro risque de transmission”.

Plus la charge virale de la mère est faible, plus le risque de transmettre le virus à l’enfant l’est aussi. selon l’Inserm, le risque de transmission au moment de la naissance est inférieur à 1% dans les pays industrialisés aujourd’hui. En revanche, l’allaitement demeure un moyen de transmission du virus.

Le VIH ne peut pas être transmis par voie orale

Le VIH peut se transmettre lors de partage du matériel d’injection en cas d’usage de drogues injectables et de rapports sexuels non protégés, dont le sexe oral. En effet, “le virus peut passer à travers les muqueuses, explique Michel Mangin. Il n’y a pas de risque zéro. Tout dépend de la charge virale de la personne séropositive: si celle-ci est indétectable grâce à un traitement ou pas.”

Si le risque est moins important lors de rapports bucco-génitaux que lors d’un rapport sexuel non protégé, le préservatif demeure conseillé notamment pour éviter de s’exposer également au risque de maladies sexuellement transmissibles (chlamydia, gonorrhée, syphilis…).

On peut être infecté par contact accidentel avec une personne séropositive

Les mythes sur le mode de transmission du VIH ont la vie dure et notamment chez les plus jeunes. Un sondage mené par la mutelle smerep en novembre 2016  a montré qu’environ 15% des sondés pensent qu’une piqûre de moustique suffit à transmettre le virus, 7% croient qu’il suffit d’embrasser une personne séropositive pour tomber malade, 4% en buvant dans son verre et 1% en lui serrant la main.

L’infection par le VIH n’est pas contagieuse et se fait dans des circonstances très précises: en cas de rapports sexuels non protégés s’il y a pénétration vaginale, anale ou buccale (fellation), de contact important avec du sang contaminé, et de la mère à l’enfant. “Les vecteurs sont le sperme, les sécrétions vaginales et le sang, pas la salive”, indique Michel Mangin.

Le VIH touche principalement les hommes homosexuels

L’Institut de veille sanitaire chiffre à 6.000 le nombre de nouveaux diagnostics de séropositivité chaque année. Un chiffre stable depuis 2011, parmi lesquels les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) sont les plus concernés. “Sur les 6.000 nouveaux cas par an, ils représentent 40%. C’est un chiffre élevé mais ils sont loin de constituer la seule population touchée”, affirme Michel Mangin.

Une autre tendance est aussi fréquente chaque année: le nombre de nouveaux cas continue de diminuer parmi les hétérosexuels, mais reste élevé parmi les HSH. Pour autant, à l’échelle mondiale, “les femmes de 15 ans à 24 ans sont largement plus touchées que les hommes par le VIH/sida et sont les plus vulnérables au virus”, selon Aides.

Le préservatif est l’unique moyen de prévention

Si le préservatif constitue un outil efficace, peu cher et largement disponible pour se protéger du VIH, il n’est pas le seul à disposition. “Plusieurs études ont montré que la prise optimale d’un traitement antirétroviral permet de réduire de 96% les risques de transmission du virus au sein de couples dont l’un des membres est séropositif”, explique Médecins sans frontières. Une nouvelle méthode médicale, la Prep (prophylaxie pré-exposition) permet même aux séronégatifs de se prémunir d’une infection.

Ce procédé est autorisé en France depuis 2015, avec l’antirétrovialTruvada . “On peut faire la comparaison avec tous les outils pour la contraception féminine. Le meilleur moyen de prévention se décide au cas par cas. La personne peut bénéficier d’un entretien d’accompagnement pour bien faire son choix”, explique Michel Mangin qui précise néanmoins que “le préservatif est le seul moyen de se protéger du VIH et des IST”.

*Institut national de la santé et de la recherche médicale

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