Oumar Youm : « Nous sommes ouverts au dialogue, mais ferme dans la défense des intérêts du peuple »

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Le Président du groupe parlementaire « Benno bokk yaakaar » (Bby), Maître Oumar Youm, tire le bilan de la session parlementaire. Il estime que l’image du pays a été écornée et notre démocratie à terre et que les députés doivent rapidement se ressaisir pour faire honneur à leur mission et être dignes de notre peuple.

 Vous venez de boucler le marathon budgétaire. Quel bilan tirez-vous de cette première session en tant que Président du groupe de la majorité ?

Sur la session budgétaire, il faut retenir que ce budget historique de plus de 6400 milliards de FCfa, avec un taux de croissance prévisionnel de 10,1%, a été brillamment présenté et défendu par le Ministre des Finances et du Budget.

Ce budget, qui appréhende, avec justesse, les défis de l’heure, constitue une solution aux préoccupations des Sénégalais qui ont pour noms : amélioration du pouvoir d’achat, subventions sur les coûts des énergies et des denrées de première nécessité, lutte contre les changements climatiques, notamment les inondations. En commission technique comme en plénière, les députés de la majorité comme ceux de l’opposition ont salué la pertinence du budget, les solutions préconisées, même s’il faut remarquer que certains, sous l’effet certainement d’instructions politiques, n’ont pas eu le même enthousiasme qu’en plénière. Pour nous de la majorité, l’essentiel était de démontrer notre force politique et de faire adopter et voter le budget.

Quelle lecture faites-vous sur la Déclaration de politique générale du Premier ministre Amadou Ba ?

La Déclaration de politique générale (Dpg) du Premier ministre, Amadou Ba, a été un bon moment qui symbolise la vitalité de notre démocratie et consacre le dialogue des pouvoirs essentiels dans la consolidation de nos institutions. Dans l’ensemble, en dépit de quelques incidents, qui sont les ingrédients de la vie de l’institution parlementaire, nous avons vécu une belle journée d’exercice démocratique fait de divergences et de contradictions.

Je profite de l’occasion pour magnifier le comportement de notre groupe parlementaire qui a eu une posture républicaine, faite de solidarité et de générosité dans l’engagement.

La Déclaration de politique générale était l’occasion, pour le Premier ministre, de décliner sa méthode de gouvernance et le caractère qu’il entend imprimer à l’action gouvernementale. Nous sommes convaincus que la méthode faite d’écoute et de concertation, dans la mise en œuvre de l’action gouvernementale, sera une action de consolidation et de renforcement des acquis du Plan Sénégal émergent (Pse).

Quelle lecture faites-vous de la motion de censure, déposée par le groupe « Yewwi askan wi », contre le Gouvernement du Premier ministre Amadou Ba ?

Cette motion de censure reflète le niveau de médiocrité politique d’une opposition qui a pour méthode intimidation, subversion et démagogie et qui n’a qu’un seul vœu : installer le pays dans une instabilité institutionnelle, pensant que cela lui sera profitable. À la lecture du contenu de la motion, on sent l’enfantillage, le manque de maturité et l’impréparation à assumer une mission aussi prestigieuse que celle d’un représentant du peuple. Au lieu de servir le peuple, on sert un parti et s’aplatit pour le destin d’un homme qu’on pense au-dessus de l’intérêt national. C’est une vraie ineptie politico-juridique.

La démocratie est l’affaire d’acteurs politiques préparés à servir ses valeurs. Elle exige beaucoup de responsabilités, le sens de la retenue et une grande culture politique qui s’acquiert par la formation. Malheureusement, plusieurs acteurs politiques manquent de formation, les partis sont plus dans la compétition électorale que dans la formation. C’est pourquoi on voit plus d’arguments de la force que de forts arguments. Plus de muscles et moins d’esprit dans une ambiance d’intolérance et d’égoïsme génèrent forcément de la violence. L’image du pays a été écornée et notre démocratie à terre. Il nous faut rapidement nous ressaisir pour faire honneur à notre mission et être dignes de notre peuple.

Cette session budgétaire, c’est aussi l’agression d’une députée de la majorité par deux députés de l’opposition, suivie de l’arrestation des mis en cause. Votre commentaire ?

Pour l’histoire, il est plus que nécessaire que ces faits d’une rare violence perpétrés sur une députée, dans l’hémicycle, soient élucidés et que les responsabilités soient situées. De tels actes ne doivent jamais rester impunis.

Vous êtes le Président d’une majorité étriquée dans une Assemblée générale des plus difficiles de l’histoire politique du Sénégal. Quelle posture comptez-vous épouser dans un pareil contexte ?

Nous avons un groupe compact et solide, solidaire et très engagé. C’est notre avantage. Notre groupe est dans la vérité et est solidement attaché à défendre la République et ses valeurs. Nous sommes ouverts au dialogue et à la concertation, mais fermes dans la défense des intérêts du peuple, notre seul et unique référent.

Avec Le Soleil

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