Elle avait quitté la station primatiale parce qu’elle avait perdu la Commune de Grand-Yoff. Aujourd’hui qu’elle a gagné, avec la manière la Commune, elle redemande son fromage. Mais il y a un problème.
L’ancien Premier ministre, Aminata Touré, veut prendre sa revanche. Pas sur Khalifa Sall qui l’avait battu à plate couture lors des dernières locales, mais plutôt sur l’histoire. Auréolée d’une victoire au dernier référendum, Mimi met mal à l’aise « les cerveaux » de la présidence qui avaient précipité sa chute. En son temps, pour se séparer d’elle, Macky Sall avait brandi la thèse que ce serait donné de la munition à l’opposition que de garder à la primature un looser. Encore que pour l’image du parti et de la coalition, la pilule serait amère à avaler.
Mis à côté, ses prétendues bisbilles avec Marième Faye Sall, l’épouse du président de la République, Mimi Touré n’avait plus entre ses mains les cartes de son destin politique. Les données semblent changer. Les arguments évoqués pour légaliser sa chute constituent, aujourd’hui, sa force. Et pour qui connait cette dame de fer, elle n’entendra pas se laisser enterrer après être décalée du pouvoir, sans réagir. Ayant forgé ses armes dans la gauche avec Macky Sall, ses tour de passe-passe sont un secret de polichinelle. Maitresse dans l’art de la manipulation et des conflits différés, elle tient par devers elle des arguments qui mettent mal à l’aise le président de la République. Ses adversaires la soupçonnent d’être derrière le front levé ces derniers temps par une certaine presse pour fragiliser l’actuel Premier ministre, Mohammad Abdallah Dione. Prenant les raccourcis de l’effet psychologique, elle a réussi, par ricochet, à faire sortir de sa réserve, l’enfant de Gossas. Ce dernier, connu par sa timidité et ses limites dans la polémique inutile, est trop préoccupé par son PSE.
Un programme sur lequel Mimi Touré essaie de porter la paternité et s’offre des espaces non négligeables de communication et de commerce politique sur des questions nationales. Histoire de projeter son image sur la marché de l’État. Mais, malgré ses efforts pour retourner à la Primature, Mimi Touré se heurte à un écueil. Non seulement ses ambitions affichées font peur au chef de l’État et à son entourage, mais les solides liens d’amitié et leur lot de complexité qui lient Macky Sall et Mohammad Abdallah Dione ne sauraient s’effriter sur l’autel de la politique. Encore que, l’entourage de la Première Dame constitue un premier barrage pour son retour aux affaires. Tout de même, au sein de l’Apr, on préfère esquiver la question et Mimi avec sa casquette taillée sur mesure par Macky Sall déroule. Sans en donner l’air !