Mame Makhtar Gueye écrit à Guy Marius Sagna

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Je suis heureux de constater que tu es resté attaché à la Tradition. À peine élargi des geôles du “Mackyland”, tu n’as pas perdu de temps pour aller te ressourcer dans les coutumes ancestrales de ta Casamance adorée. Et les vidéos qui circulent à profusion dans les réseaux sociaux démontrent à suffisance que tu as accepté, de bon coeur, de te laisser subjuguer par les incantations des Prêtresses et les rituels des Mages du Bois Sacré.

LESQUELS n’ont pas lésiné sur les moyens pour exhumer, en ton honneur, tout leur arsenal mystique, dans la pure tradition ancestrale bayotte. Et voilà donc, notre cher “héros”, désormais blindé mystiquement !

MAIS ATTENTION, ce “blindage mystique” comporte de bien contraignantes conditionnalités. Et tu le sais bien ! Les Mages et les Prêtresses ont bien voulu dépoussiérer tout leur grimoire pour te doter d’une “armure intangible”. Pour ce faire, ces dépositaires du Savoir des Anciens, après avoir communié avec la Nature, ont effectué une procession autour de ta maison familiale, en psalmodiant les chants extatiques issus d’une longue lignée ancestrale, pour chasser les démons et autres nuisances astrales qui poursuivent notre “héro”.

TU COMPRENDS donc, j’en suis convaincu, qu’il y aura nécessité de réadapter tes légitimes combats et tes stratégies de contestation en tenant compte de cette nouvelle réalité intrinsèque, de ce pacte moral qui te lie désormais à la Tradition, en veillant notamment à n’ouvrir aucune brèche susceptible de t’affaiblir.

SINON, tu coures tout simplement le risque de voir les Esprits des Ancêtres te fausser compagnie ! Et, te parlant en connaissance de cause, je crois devoir te rappeler que c’est la même réalité mystique qui prévaut dans une communauté “jumelle” à la tienne: mes parents de la Collectivité Léboue. Avec leurs contraignantes cérémonies d’offrandes aux “khambs” (culte des ancêtres), au moment des “baawnaans” traditionnels à l’orée de chaque hivernage !

QUE NOS PRIÈRES t’accompagnent, grand Patriote, en ce mois de Carême qui tire doucement vers sa fin, pour être couronné par les fêtes de Pâques (le 12 avril je crois). Et pour lesquelles tu n’oublieras certainement pas le traditionnel bol de “ngalakh” de tes amis de JAMRA !

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