L’Irak s’enlise dans la crise

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Depuis près de deux mois, les manifestants irakiens exigent toujours le départ de leurs dirigeants jugés incompétents et corrompus. Seule réponse apportée par les autorités jusqu’à présent : la violente répression qui a fait plus de 350 morts depuis début octobre. Deux manifestants ont été tués par balle à Bagdad.

Kerbala, Nadjaf, Bassora. La colère s’exprime surtout dans le sud du pays. Différentes villes, mais une même image qui revient encore une fois ce mercredi matin : celle d’imposantes colonnes de fumée noire.

Les affrontements ont été violents. Les manifestants sont exaspérés. Ultime recours pour faire entendre leur voix : paralyser le pays. Des routes sont coupées, des pneus brulés, et des piquets de grève installés à l’entrée des administrations pour empêcher les fonctionnaires de rejoindre leurs bureaux, comme à Diwaniya par exemple.

Presque partout ailleurs dans ces villes du Sud, les écoles sont également fermées. Les Irakiens réclament la refonte complète de leur système politique et le renouvellement total de leur classe dirigeante considérée comme corrompue. Ces régions du Sud sont extrêmement riches en pétrole. Et pourtant leur population vit dans la misère. Principal problème des jeunes irakiens : le chômage.

A Nassiriya, l’armée tente de jouer le rôle de pacificateur afin d’éviter le bain de sang. Les manifestants accusent des miliciens liés aux partis au pouvoir de leur tirer dessus à balles réelles. « C’est le chaos à Nassiriya, témoigne un sous-officier de l’armée irakienne. Les locaux des partis politiques au pouvoir ont été incendiés. On sent beaucoup de colère et la situation est identique dans toutes autres les provinces du Sud. C’est un véritable soulèvement. Il y a une grève générale, les écoles sont fermées et les routes sont coupées. »

Et le sous-officier de poursuivre : « Nous avons été envoyés en renfort à Nassiriya. En arrivant ici dans la nuit, nous avons découvert une ville entièrement bouclée. Des barricades ont été dressées sur les principales routes et sur les principaux ponts. Notre mission est de protéger les manifestants, les bâtiments officiels et d’arrêter les casseurs qui tentent de semer le trouble. Nous devons rétablir l’ordre. Des jeunes gens sont en train de mourir. C’est inacceptable. Les manifestants exigent la démission du gouvernement et la dissolution du Parlement. Ils veulent aussi des emplois, des infrastructures qui fonctionnent… Leurs revendications sont légitimes. »

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