Gambie : premières inculpations dans l’assassinat du journaliste Deyda Hydara

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Deux Gambiens en fuite ont été inculpés, jeudi 18 mai, pour l’assassinat en 2004 à Banjul du journaliste Deyda Hydara, les premières mises en examen dans ce dossier qui ont été assorties d’un mandat d’arrêt international à leur encontre, selon des sources judiciaires.

Les procureurs de la police ont inculpé jeudi, Kawsu Camara, un ancien colonel de l’armée, et Sanna Manjang, déserteur de l’armée, de « meurtre et complot pour commettre un meurtre » dans l’enquête sur l’assassinat de Deyda Hydara, a affirmé une source judiciaire.

Les deux hommes, en fuite, sont réputés en Gambie avoir été membres des jungulars (ou junglers), considérés comme les escadrons de la mort du régime de Yahya Jammeh. C’est la première fois qu’un lien est officiellement établi entre les suspects et l’assassinat de Deyda Hydara, selon des connaisseurs du dossier.

Deyda Hydara, journaliste critique envers le régime de Yahya Jammeh, alors au pouvoir, a été tué par balle le 16 décembre 2004 à Banjul. Cofondateur du journal privé gambien The Point, il était aussi correspondant de l’Agence France-Presse (AFP) et de Reporters sans frontières (RSF) en Gambie.

D’après un membre du personnel judiciaire, Sanna Manjang a quitté la Gambie pour la Guinée-Bissau le jour où Yahya Jammeh est parti en exil. Kawsu Camara, lui, a fui la Gambie pour le Sénégal voisin en 2015, après avoir été libéré de prison à la faveur d’une grâce présidentielle. Il avait été arrêté pour un coup d’Etat manqué en 2009, jugé et condamné à mort en 2010. Sa peine avait ensuite été commuée en prison à perpétuité avant sa libération.

La justice gambienne a par ailleurs émis un mandat d’arrêt visant un ancien ministre de l’intérieur, Ousman Sonko, actuellement détenu en Suisse, d’après d’autres sources judiciaires. M. Sonko est recherché dans une procédure distincte, sur la mort d’un ancien chef des services du renseignement, Daba Marenah, et d’autres personnes.

Après leur inculpation, la juge « Isatou Janneh a accepté d’émettre le mandat d’arrêt contre les deux hommes », que les autorités « présenteront à Interpol ou au pays où ils se cachent, afin qu’ils soient extradés vers la Gambie », selon la même source judiciaire.

lemonde.fr

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