Choix du candidat de BBY : “il sera très difficile, voire impossible, de trouver un candidat qui fasse l’unanimité”

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Le candidat à la candidature au sein de l’Alliance pour la République (Apr) est déjà sujet à une bataille « fratricide ». La discorde s’est opérée, de manière concrète, mardi dernier, lors d’une rencontre des membres du parti présidentiel à son siège. Les partisans de camps différents se sont battus sur fond de tensions concernant le candidat qui sera désigné par Macky Sall, chef du parti. Ces échauffourées ont ramené la question de la difficulté à trouver un candidat qui fasse consensus au sein même de l’Apr et de « Benno Bokk Yaakaar » qui est la coalition.

Selon différents analystes politiques, la situation peut être étudiée sous divers angles. D’après leur analyse, il sera très difficile, voire impossible, de trouver un candidat qui fasse l’unanimité. Cet avis est soutenu par Moussa Diaw, Enseignant-chercheur en Sciences politiques à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.

« Dans tous les cas, le choix sera difficile et contesté. Il sera difficile, dans le contexte actuel, de trouver un consensus autour d’un candidat », prédit-il. En effet, il estime que les enjeux sont considérables.

Pour lui, c’est cela qui explique la tension notée au sein de l’Apr, mais aussi de la coalition « Benno Bokk Yaakaar ». Le spécialiste est d’avis que c’est cela qui explique que certains leaders, à travers leurs partisans, se font entendre pour justement forcer le choix du Président Macky Sall sur leur personne.

Cependant, sur le même sujet, l’analyste politique Mamadou Sy Albert pense que les « affrontements » survenus entre les supporters de certains leaders de l’Apr (partisans du Premier ministre Amadou Bâ et d’Abdoulaye Diouf Sarr, Directeur du Fonds souverain d’investissements stratégiques-Fonsis) relèvent « d’une bataille de positionnement » qu’il ne faudrait pas exagérer. Selon lui, tout ceci est une « sorte de primaire particulière » pour se mettre en tête du peloton.

Dans la même veine, Moussa Diaw estime que tout ce qui se passe actuellement met à nu une anomalie dans le fonctionnement même de l’Apr. Il souligne que le chef du parti a « trop fait le vide autour de lui » et, par conséquent, aujourd’hui, il se retrouve sans second.

Il ajoute que cela découle d’une mauvaise structuration de l’Apr qui n’a jamais eu de numéro deux en réalité.

Suivant son raisonnement, l’Enseignant-chercheur explique également que le fait que l’Apr ait donné carte blanche à Macky Sall est « un couteau à double tranchant ». Selon lui, l’idéal aurait été de laisser les militants choisir leur candidat par le biais d’une élection primaire, comme cela se fait dans les grandes démocraties.

« Le président Macky Sall aurait dû renvoyer la balle aux leaders de l’Apr, c’est-à-dire leur tenir un langage qui en appelle à la responsabilité, afin qu’ils organisent des primaires et que le meilleur d’entre eux soit désigné », soutient-il.

Un malaise évitable

Pour Moussa Diaw et Mamadou Sy Albert, le Chef du parti aurait bien pu éviter la survenue de cette querelle ou bataille de positionnement. L’universitaire indique que le président Macky Sall aurait dû démissionner de la présidence du parti dès sa réélection. Il pense que cela aurait pu donner le temps au parti de se mettre dans une perspective de remplacement du Chef de l’État.

Mais, le sujet semble beaucoup plus profond que cela, d’après Mamadou Sy Albert. L’analyste politique estime que la déclaration de non-candidature du président Macky Sall est « l’événement inattendu qui a occasionné beaucoup de perturbations ».

Selon lui, il est donc impossible de dissocier le désistement du président Sall et les événements en cours au sein de « Benno Bokk Yaakaar ».

Mamadou Sy Albert soutient aussi que le retard accusé dans la désignation du candidat de Bby (à sept mois de la présidentielle) prouve que cette situation n’était pas vraiment prévue.

Cela dit, il reste convaincu que le président Macky Sall a toujours les cartes en main. L’analyste politique pense que cette agitation est normale et qu’une fois le choix du président fait, la majorité se soumettra.

Toutefois, il dit ne pas exclure la possibilité qu’il y ait un leader au sein de l’Apr qui, pour une raison ou une autre, décide de créer une candidature parallèle. « Cela peut bien avoir lieu, comme c’était le cas lors des dernières élections locales.

Le président peut bien donner sa bénédiction à une candidature parallèle, pourvu que la mouvance présidentielle se maintienne au pouvoir », envisage Mamadou Sy Albert.

En attendant, Moussa Diaw est convaincu que « le choix du président Macky Sall est déjà fait ».

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