APPEL SUR L’AFFAIRE DU «CAFE DE ROME»: Le Parquet général demande un an avec sursis pour les deux réceptionnistes

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Lors du procès, le Procureur général a requis hier un an assorti du sursis pour les deux réceptionnistes. Lors de l’interrogatoire d’audience, le Directeur général du «Café de Rome» a déclaré que la comptabilité n’a noté aucun manquant. Les plaidoiries se poursuivent aujourd’hui.

La tension était vive, hier, à la salle 6 du palais de justice de Dakar, où se tenait le procès des employés du «Café de Rome». Les avocats de la défense avaient du mal à contenir leur colère, suite à l’appel du parquet sur cette affaire où le substitut du procureur avait requis la relaxe en première instance. Après que le juge a joint les exceptions soulevées, ils se sont acharnés sur le Directeur général de l’établissement, Michel Michelon, l’abreuvant de questions. Fait bizarre, ce dernier, à la question de Me El Hadji Diouf de savoir s’il avait des preuves, a répondu par la négative. Mieux, l’avocat lui a demandé si la comptabilité financière a relevé des manquants, il a aussi répondu par la négative, provoquant l’hilarité de l’assistance.

Me El Hadj Diouf-le juge-le Dg français et le Wolof

En fait, pour le patron de l’établissement, qui a pris service en mars 2016, il y a eu des vidéos qui montrent que les membres du personnel s’échangeaient subrepticement de l’argent, pour des montants allant de 50.000 à 100.000 francs et même plus. Et pour convaincre le juge, il a ajouté que les caissières et autres serveuses mélangeaient volontairement l’argent des pourboires et l’argent qui devait aller à la caisse. Il a été nettement démenti par Me Diouf. Et comme à son habitude, il s’est même permis de s’exprimer en wolof quand le juge l’a invité à parler en français, étant donné que Michel Michelon ne comprend pas la langue wolof. Me Diouf rétorque, ironique : «Ah c’est son problème, il est au Sénégal, il n’a qu’à apprendre le wolof. Nous, ce n’est pas notre problème. Lorsqu’on va en France, on parle français». Ce qui fait encore rire le public.
Selon les employés, il y a des pourboires personnels et des pourboires collectifs qu’ils mettaient dans une caisse et se partageaient parfois quotidiennement, parfois tous les trois jours. Il y a aussi une tontine qu’ils avaient organisée, et l’argent était gardé dans une caisse. Mais jamais, ils n’ont mélangé les pourboires et l’argent de l’établissement. Pour le Procureur général, la culpabilité des réceptionnistes Marie Niang et Colette Faye ne souffre d’aucun doute. Il a requis l’infirmation de la décision pour ces deux et a demandé la disqualification en association de malfaiteurs et vol en réunion au préjudice de l’employeur. Il a requis un an assorti du sursis et la relaxe pour les autres. Selon les trois avocats qui ont plaidé, rien ne prouve la culpabilité des réceptionnistes. A les en croire, la direction cherche à se débarrasser du personnel. Le juge a suspendu l’audience qui reprendra aujourd’hui.

 

 

 

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