L’affaire Farba Ngom, du nom du maire influent des Agnams et fidèle parmi les fidèles de l’ancien régime, prend une nouvelle tournure. Après des semaines de bras de fer procédural, la Cour suprême est désormais saisie. Comme annoncé, les avocats du parlementaire et responsable de l’APR ont déposé un pourvoi en cassation contre l’arrêt de la Chambre d’accusation, qui maintient leur client sous mandat de dépôt malgré une santé jugée préoccupante.
Un feuilleton judiciaire à rebondissements
Au cœur du dossier : un homme politique clivant, Farba Ngom, ancien griot devenu député, homme d’affaires prospère et figure emblématique de la mouvance présidentielle sortante. Incarcéré dans le cadre d’une information judiciaire pour des faits financiers non précisés dans les sources officielles, l’édile espérait obtenir une liberté provisoire au nom de son état de santé dégradé.
Ses avocats ont d’abord tenté de jouer cette carte devant le juge d’instruction financier, mettant en avant un risque vital en cas de maintien en détention. Le magistrat, prudent, a ordonné une expertise médicale, suivie d’une contre-expertise. Le verdict médical est clair : le maintien de Farba Ngom en prison constitue un danger pour sa vie.
Mais malgré cet avis médical formel, le juge d’instruction se refuse à accorder la liberté provisoire, se limitant à ordonner le transfert de Farba Ngom vers le Pavillon spécial de l’Hôpital Aristide Le Dantec, réservé aux détenus malades. Une décision que la défense qualifie de « compromis bancal » entre droit et pression politique.
Une décision contestée devant la Cour d’appel
Insatisfaits, les avocats du maire des Agnams saisissent la Chambre d’accusation financière de la Cour d’appel. Mais l’instance confirme, dans un arrêt très attendu, le maintien en détention du responsable politique, tout en validant son transfert médicalisé.
Pour la défense, c’est une victoire en demi-teinte, voire un échec juridique : le mandat de dépôt est maintenu, ce qui laisse planer l’ombre d’un procès à venir, voire d’une condamnation.
Cap sur la Cour suprême : une ultime tentative
Refusant de baisser les bras, les avocats de Farba Ngom ont introduit un pourvoi en cassation devant la Cour suprême.
Leur objectif est clair : faire annuler l’arrêt de la Chambre d’accusation, qu’ils estiment entaché d’irrégularités, notamment en ce qui concerne l’interprétation des avis médicaux.
La défense estime que la justice aurait dû se conformer au principe de primauté de la vie humaine, et qu’en maintenant leur client en détention, même dans un centre hospitalier, elle viole ses droits fondamentaux.
Mais en attendant, Farba Ngom reste détenu, certes à l’hôpital, mais toujours sous le joug de la justice, dans une affaire où la politique, le droit et la santé se télescopent avec une intensité rare.
Mariata beye pour sunugal 24