Affaire Astou Sokhna : « On ne peut pas décréter une grève à partir d’une faute professionnelle » (colonel Sankoung Faty)

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Affaire Astou Sokhna : « On ne peut pas décréter une grève à partir d’une faute professionnelle » (colonel Sankoung Faty)
L’ancien colonel de gendarmerie, Sankoung Faty n’a pas mis de gants pour situer les responsabilités par rapport à la grève du personnel de santé. ” On ne peut pas décréter une grève à partir d’une faute professionnelle puisque le motif n’est pas fondé. C’est une grève inopportune”, renchérit le colonel Faty qui appelle au respect de l’institution judiciaire. 
 
Pour le coordonnateur régional des organisations de la société civile, ” C’est anormal de faire pression contre la justice”. Et d’inviter celle-ci à “aller jusqu’au bout dans cette affaire “.
 
Le cas Astou Sokhna, poursuit le défenseur de la société civile, est un homicide, conséquence de la non-assistance de personne en danger. Cela prouve encore une fois, le manque d’éthique et de déontologie de nos agents de santé. On ne devrait pas y mêler les revendications d’ordre salarial qui, du reste, sont légitimes, se dit-il, choqué par cette situation.
 
Convaincu que l’accueil fait partie des indicateurs de performances dans les services publics, Sankoung Faty exhorte les autorités sanitaires à redoubler d’efforts dans ce sens. Est-ce le cas à Sédhiou ? Non, répond-il. ” Même en cas de grève, les agents de santé assurent le service minimum. Une attitude déontologique à saluer”. Toutefois, il suggère qu’on légifère sur la grève dans les services publics ” pour éviter qu’on joue avec la vie humaine au nom de la solidarité de corps “.
 
Pour le secrétaire général régional du Sutsas à Sédhiou, la grève est bien légitime. ” Nous revendiquons la signature des protocoles d’accord avec le gouvernement, nous soutenons aussi nos camarades de Louga, de Ourossogui, de Touba et de Mbour ” a expliqué Brodian Diakhaté. Selon le syndicaliste, le cas Astou Sokhna a coïncidé  avec 72 heures de grève.
 
« Il y avait 2 fois 48 heures et une fois 72 heures avant la situation de Louga que nous avons greffée dans la plateforme en guise de soutien à nos camarades interpellés par la justice. Mais c’est fini maintenant, nous avons commis des avocats et tout est entre les mains de la justice. Le combat qui continue, concerne les revendications à incidence financière a-t-il clarifié.
 
Sur les décès répétitifs suite à une non-assistance de personne en danger, le syndicaliste dit que cela leur fait très mal puisqu’un décès de plus est trop. “Nous nous sommes engagés dans la santé pour sauver des vies. Si tout dépendait de nous, personne ne va mourir mais certaines circonstances sont inévitables » s’est-il défendu.
 
Et de tirer sur l’Etat : « Ce n’est pas à cause de la grève qu’il y a eu ces décès mais du fait des manquements liés aux fonctionnement des structures sanitaires. La solution n’est pas d’éliminer des têtes ou d’emprisonner des sages-femmes. La preuve, les gens continuent de mourir ». Pour le secrétaire du Sutsas, la responsabilité incombe à l’Etat et au système. Le ministre, dans sa sortie à la presse, a occulté une bonne partie de l’audit de décès qui en disait long sur les raisons de la mort d’Astou Sokhna. « Pour le ministre et nous qui comprenons le système, si les recommandations faites antérieurement avaient été respectées, le mal pouvait être évitable » a dit Brodian Diakhaté qui martèle que la grève va se poursuivre “jusqu’à la satisfaction totale de nos revendications y compris la libération des sages-femmes et la stabilité dans les structures de Ourossogui, de Touba et de Mbour”.

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