Le théâtre judiciaire de Dakar a connu un nouveau coup de tonnerre. Alors que l’affaire Farba Ngom – le député et maire poursuivi pour des allégations financières – continue de monopoliser l’actualité, son bras droit a brisé le silence et pointé du doigt la plus haute autorité exécutive.
Devant le tribunal, l’arrivée de l’adjoint au maire, identifié dans la séquence vidéo [00:55] et nommé Abd, n’avait rien d’une simple visite de soutien. L’homme est arrivé avec une mission claire : dénoncer publiquement et frontalement ce qu’il qualifie de machination politique ourdie au plus haut niveau de l’État.
« 11 Mois d’Arbitraire » : Le Premier Ministre Accusé
L’onde de choc est partie d’une déclaration percutante. Interpellé par la presse, l’adjoint au maire a fustigé une détention qu’il juge purement politique et illégale, affirmant que Farba Ngom a subi « presque 11 mois en arbitraire » .
Mais l’information la plus explosive, celle que le titre du reportage qualifie de « grosse info », est son accusation directe contre le chef du gouvernement. Abd a clairement mis en cause « le premier ministre du Sénégal » , l’accusant d’être personnellement intervenu et d’avoir agi « ouvertement » dans le « dossier financier » et .
Cette mise en cause, formulée devant les marches du palais de justice, change la nature du dossier, le faisant passer d’une simple affaire de malversations supposées à une véritable crise institutionnelle. L’accusation de l’adjoint est une charge d’une gravité inédite, suggérant une interférence politique dans les affaires judiciaires.
Des Millions au Cœur de la Tourmente
Poursuivant son réquisitoire, le lieutenant de Farba Ngom a également évoqué des sommes colossales, des chiffres qui alimentent toutes les rumeurs et les soupçons de corruption.
Il a ainsi mentionné un « rapport » faisant état de « 18 million sénégalais » par mois, et un autre chiffre de « 5 million » lié à une affaire de subvention. Ces montants, lâchés au milieu d’un discours passionné, sont brandis comme des éléments de l’enquête qui méritent une clarification totale, loin de toute instrumentalisation politique.
Le Sénégal, État de Droit à l’Épreuve
Dans un plaidoyer vibrant pour l’État de droit, Abd a martelé que « Le Sénégal est un pays de droit, le Sénégal est un pays démocratique » , insistant sur la nécessité d’une justice impartiale et respectueuse des procédures.
Le message est limpide : cette affaire n’est plus seulement celle de Farba Ngom. Elle est devenue le test ultime de la séparation des pouvoirs et de l’indépendance de la justice face à la pression politique. La question que se pose désormais l’opinion publique n’est pas tant la culpabilité de l’accusé, mais la capacité du système à garantir un « droit de justice » pour tous, y compris pour les opposants présumés du régime.
La tension reste maximale alors que les partisans de Farba Ngom appellent à la libération, criant « Libérézisme libéré ! » , transformant les abords du tribunal en une arène politique. L’ombre du Premier Ministre plane désormais sur chaque développement de ce dossier qui promet de tenir la République en haleine pour les semaines à venir.
Matar Baya DIOP, SUNUGAL 24