Washington affirme avoir tué Maher al-Agal, chef du groupe EI pour la Syrie

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Les États-Unis ont annoncé mardi 12 juillet avoir tué le chef du groupe État islamique (EI) en Syrie lors d’une frappe de drone dans le nord-ouest du pays.

Maher al-Agal, présenté comme “l’un des cinq plus hauts dirigeants” de l’EI, a été tué alors qu’il roulait à moto près de la ville de Jandairis, et son plus proche conseiller a été “gravement blessé”, a précisé le Pentagone dans un communiqué.

Il était “chargé de poursuivre de façon incisive le développement des réseaux de l’EI hors d’Irak et de Syrie”, a affirmé le porte-parole du commandement central de l’armée américaine au Moyen-Orient, le colonel Joe Buccino.

Le président américain Joe Biden s’est félicité dans un communiqué du succès de l’opération qui “élimine un terroriste clé” et “affaiblit de façon considérable la capacité de l’EI de préparer, financer et conduire ses opérations dans la région”.

L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une ONG disposant d’un vaste réseau de sources en Syrie, a confirmé la mort de Maher al-Agal, présenté comme “le gouverneur pour le Levant” de l’EI, dans cette frappe.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants kurdes et arabes soutenue par Washington, ont pour leur part indiqué qu’une personne avait été tuée et une autre blessée dans une frappe aérienne visant une moto dans la région d’Alep.

Mais selon les FDS, les deux hommes étaient liés à Ahrar al-Charkiya, un groupe armé syrien pro-Ankara. Ce groupe avait été placé en 2021 sur la liste des sanctions américaines, accusé d’exactions contre la population commises par ses combattants lors de l’offensive turque dans le nord de la Syrie deux ans plus tôt, et d’avoir assassiné la militante kurde des droits des femmes Hevrin Khalaf.

Selon les observateurs, Ahrar al-Charkiya a intégré dans ses rangs d’anciens dirigeants de l’EI pour combattre les forces kurdes dans des zones contrôlées par la Turquie et ses alliés en Syrie.

Plusieurs dirigeants tués

Après une montée en puissance fulgurante en 2014 en Irak et en Syrie, et la conquête de vastes territoires, l’EI a vu son “califat” autoproclamé être renversé sous le coup d’offensives successives dans ces deux pays, respectivement en 2017 et 2019. Depuis, l’organisation a plusieurs fois été déstabilisée par la mort ou la capture de ses dirigeants en Syrie.

Le grand chef de l’EI Abou Bakr al-Baghdadi avait été tué lors d’un raid américain en 2019 et son successeur, Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi, a été éliminé en février dans une opération des forces spéciales américaines dans le nord-ouest du pays, région sous contrôle de jihadistes.

En juin, les forces américaines ont capturé un “responsable de premier plan de l’EI” lors d’une opération héliportée dans le nord syrien. Hani Ahmed Al-Kurdi était un ancien chef de l’EI à Raqa, un ex-fief du groupe jihadiste en Syrie, selon la coalition antijihadiste menée par les États-Unies.

Défait militairement dans ses anciens fiefs, l’EI “continue à représenter une menace pour les États-Unis et leurs alliés dans la région”, a toutefois souligné le colonel Buccino.

Damien Ferré, fondateur de Jihad Analytics, spécialisée dans l’analyse du jihad mondial et cyber, a indiqué à l’AFP que la mort de ce dirigeant “ne devrait pas vraiment impacter” le groupe jihadiste. “À chaque fois qu’un chef de l’EI est tué, il est remplacé dans la foulée”, a-t-il rappelé. Mais “l’EI en Syrie n’est plus que l’ombre d’elle-même”, a souligné l’analyste. “Elle est encore capable de mener des attaques contre les forces syriennes et de mener ici ou là des opérations contre les forces kurdes mais cela n’a plus rien à voir avec la période du ‘califat’.”

L’organisation a également étendu son influence dans d’autres régions du monde comme dans la zone du Sahel, au Nigeria, au Yémen ou en Afghanistan, où elle revendique régulièrement des attentats.

Avec AFP

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