Wakhinane Nimzatt, Médina Gounass, Sicap Liberté… : une étude recommande de laver les fruits et légumes vendus dans les rues

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L’étude intitulée  « Evaluation des risques d’exposition à la contamination fécale en milieu urbain et périurbain » a mis en évidence la contamination des aliments, des fruits et des légumes vendus dans les rues des communes de Wakhinane Nimzatt, Médina Gounass,  Djeddah-Thiaroye Kao,  Sicap Liberté  et Rufisque Est. La commune de Wakhinane Nimzatt où l’étude a été présentée, le 15 juillet 2020, a décidé d’agir pour réduire les risques de contamination des populations. 

La consommation des légumes et des aliments vendus dans les rues à Wakhinane Nimzatt, Médina Gounass, Sicap Liberté, Rufisque Est et Djeddah-Thiaroye Kao  n’est pas sans risque. C’est la conclusion d’une étude intitulée « Evaluation des risques d’exposition à la contamination fécale en milieu urbain et périurbain »  réalisée dans le cadre de la mise en œuvre du projet West African sanitation policy activators (Waspa) financé par la fondation Bill & Melinda Gates.

Durant 60 jours,  des enquêteurs ont fait des prélèvements qui ont été analysés par l’Institut Pasteur de Dakar. « La mission de l’Institut Pasteur de Dakar dans cette étude revenait à tester un seul germe qui est l’Escherichia coli. Nous avons retrouvé  cette bactérie sur les fruits, les légumes frais et même dans les aliments cuits », a  rapporté le microbiologiste, Abdoulaye Cissé de l’Institut Pasteur de Dakar. En plus des aliments, les échantillons des sols, des eaux des canalisations et des bassins hébergent cette bactérie qui est souvent liée à  une contamination par voie fécale. En tout état de cause, selon les services sanitaires, c’est dans ces communes que l’on retrouve plus de maladies diarrhéiques et cutanées durant une partie de l’année. Mais jusqu’ici, aucune corrélation n’a été faite entre les résultats de cette étude et  la prévalence de ces maladies. « La prochaine étape pour nous, c’est de déterminer la virulence de cette bactérie. Notre chance, pourrait être le temps de cuisson de nos aliments », a  déclaré Dr Ousmane Sène de l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar) qui a travaillé avec le Consortium pour la recherche économique et sociale (Cres), Speak up Arica et Niyel, en collaboration avec l’équipe SaniPath de l’Université d’Emory aux Etats-Unis.

En plus,  cette enquête a démontré que ce sont les jeunes notamment les garçons qui sont les plus exposés à une contamination par les eaux usées des canalisations, des bassins et par le sol. Ces résultats posent la nécessité de disposer d’un ouvrage sécurisé d’assainissement dans les ménages et aussi l’entretien de tous les points d’eau parce que l’origine de la contamination des aliments et des fruits vendus devant les maisons n’est pas encore déterminée. « Nous ne savons pas si les aliments, les fruits et les légumes sont contaminés au sein des ménages où les fosses septiques et les toilettes ne sont pas entretenues ou encore dans les champs », a précisé Dr Ousmane Sène.

L’Ipar et d’autres partenaires ont décidé d’utiliser  des drones pour surveiller l’itinéraire des camions vidangeurs. Le but,  c’est de déterminer si les boues ne sont pas déversées directement dans des sites non réglementaires. « Nous ne savons pas si les légumes sont contaminés dans les périmètres maraîchers. Le suivi des camions vidangeurs pourrait nous aider à élucider cette question », a ajouté le Dr Ousmane Sène.

Ces résultats viennent confirmer l’importance que les autorités, les élus locaux doivent accorder à l’accès aux services d’assainissement.  Surtout que les études antérieures avaient démontré que l’assainissement est un déterminant de la santé. « Il est temps que les communes prennent en charge certains aspects liés à l’assainissement. L’Etat ne peut que donner des orientations. L’accès à l’assainissement a toujours été d’une importance capitale pour assurer le bien-être des populations », a souligné le directeur exécutif de l’Ipar, Dr Cheikh Oumar Bâ.

Les résultats de cette étude n’ont pas laissé indifférents les responsables de la commune de Wakhinane Nimzatt. La municipalité a décidé de mener des actions de sensibilisation pour réduire les risques de contamination. « Nous sommes partagés entre l’espoir et l’angoisse. Les préoccupations soulevées par l’étude sont réelles.  Mais nous avons aussi l’espoir car, un problème bien posé est à moitié résolu.    L’équipe municipale avec à sa tête le maire Racine Talla, en collaboration avec  nos « Badiènne Gokh », (les marraines de quartier), et nos délégués de quartier, les  imams et la communauté, nous allons mener le combat de la sensibilisation » a réagi Souleymane Jules Dieng, le conseiller spécial de M.  Talla. Les communautés, par la voie de la marraine de quartier, ont bien apprécié la restitution des résultats à l’échelle communautaire. Idrissa SANE

BANLIEUE DAKAROISE

Des analyses confirment la potabilité de l’eau

L’eau consommée dans la banlieue dakaroise est potable. Les échantillons analysés durant 60 jours n’ont pas mis en évidence une présence d’impuretés. Les résultats de cette étude confirment les données officielles. « Contrairement à ce que pensent certains, l’eau de boisson consommée dans la banlieue est potable. Toutes les analysées journalières n’ont pas révélé une contamination », a souligné Dr Ousmane Sène de l’Ipar.

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