Violences dans l’espace universitaire: Tous coupables…!

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L’espace universitaire sénégalais s’est tristement embrasé mardi suite à la mort par balle de l’étudiant Fallou Sène de  l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (Ugb).

Des erreurs et des maladresses  commises ça-et-là ont entraîné, ça-et-là, des démissions réclamées.

D’abord par le recteur de l’Ugb qui a fait appel aux forces de l’ordre pour disperser tout «Ngenté Toubab» (manger sans bourse délier) dans les restaurants du campus est le premier responsable. En violant les franchises universitaires, il a installé une chienlit dans le campus transformé en  champ de bataille. Campus pédagogique et social violés, ont entraîné mort d’homme, des dégâts matériels quantifiables.

Pourtant, le recteur,  qui a mis dans un même enclos et étudiants et forces de l’ordre qui ont fini de rompre leur contrat de confiance depuis Mathusalem, aurait dû faire l’économie de cette violation des franchises universitaires pour avoir été membre du mouvement étudiant de Dakar des années 80…A l’instar de Youssou Diallo, Hamidou Kassé, Me El Hadj Diouf etc. Sinon à quoi sert l’expérience?

Bref, on aurait évité également ces scènes de violence qui ont émaillé le pays si les instructions du chef de l’Etat avaient été respectées à la lettre: payer les bourses, l’éternelle pompe de discorde, le 5 du mois au plus tard.

Dans le même ordre d’idées, les autorités centrales doivent éviter, dans le feu de l’action, de situer trop vite les responsabilités. Tirer la couverture du côté des forces de l’ordre, c’est de se bercer dans des illusions inutiles,à ce stade de l’enquête.

Peut-on maintenir l’ordre avec des balles réelles ? Surtout si en face on n’a que pierres et autres projectiles à proposer? Si des grenades lacrymogènes défensives et offensives et les matraques ne servent plus à dissuader, il y a problème. Les combats de lutte, Siteu-Gouy-Gui, Lac Rose-Moussa Ndoye etc. constituent d’exemples de bavure policière.

Mais le constat est que la violence est aujourd’hui banalisée au Sénégal. On ne s’émeut plus devant des scènes atroces: Le bateau Le Jola, la noyade des femmes des îles du Saloum, le drame du stade Demba Diop, les séries d’accidents…

Sinon comment faire pour juguler ces scènes de violence ? Seules des solutions structurelles peuvent apaiser la situation une fois pour toutes. Et à charge pour les acteurs d’y cogiter sérieusement.

En attendant des partis de l’opposition et autres mouvements de la société civile ont condamné ces violences, non sans demander la démission du recteur, du ministre l’Intérieur, du ministre de l’Enseignement supérieur.

Le président Idrissa Seck et le parti Rewmi parlent de «répression brutale et inadmissible contre ces étudiants dont le seul tort a été de réclamer leurs bourses» et  qu’une enquête soit diligentée le plus rapidement pour situer les responsabilités et les fautifs sanctionnés.

Le Pds invite les Sénégalais à organiser partout, dans le monde, de grands rassemblements sans violences.  Abdou Mbaye et l’Act condamnent fermement de tels événements et exigent que la lumière soit faite sur cette grave affaire, que les responsabilités soient situées.

Une lapalissade de dire: Plus jamais ça!

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