«Cette année les producteurs d’arachide se sont bien tirés d’affaire dans cette campagne de commercialisation. Ils ont vendu le kg plus cher que les 200 francs proposés par l’Etat et ils reçoivent l’argent ici et maintenant. Le libre-marché a vraiment joué en leur faveur.» Mame Bounama Sall, chef du service du commerce de Vélingara, ne croyait pas si bien dire. Mercredi dernier, au point de collecte du quartier Sinthiang Houlata de la commune, aux environs de 11 heures, un producteur se présente avec un sac d’à peu près 60 kg. Il demande : «Ce sac peut-il à la pesée valoir 15 000 francs ?» Le commis à la pesée, Sékou Baldé, de répondre : «Je ne peux l’évaluer des yeux, il faut qu’on passe au criblage avant de peser.» Cribler ? Voilà le mot que le jeune homme ne voulait pas entendre. Il trouva une excuse : «L’arachide appartient à mon épouse. Elle m’a demandé de vendre son sac à 15 000 francs.» Puis Sékou Baldé de faire ce commentaire : «Cette année, les opérateurs sont rudement concurrencés et cela depuis les premières heures de la campagne. Les privés et les Chinois ont envahi le marché au même moment sinon avant les opérateurs agréés. Le prix officiel du kg d’arachide est de 200 francs, mais dès le début, nous étions obligés de l’acheter à 225 francs et c’est ce prix qui est pratiqué jusqu’à présent.»
Un autre point de collecte sis au quartier Samba quinze ans. Là le commis-peseur, Assane Aw, s’est tourné les pouces tout le temps que nous sommes restés avec lui, environ 1 heure et demie. Il renseigne : «Le prix du kg est de 225 francs, quelquefois nous nous passons du criblage pour satisfaire les humeurs des clients. Vous savez les jeunes sont paresseux, le criblage c’est de la peine. Malgré tout, les clients se font désirer. Les Chinois et les privés les trouvent à domicile et achètent le sac de 60 à 65 kg à 15 000 francs parfois plus, sans cribler. Pour travailler, nous sommes obligés de faire comme la concurrence.»
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