Une Loi de coronavirusation (Par Adama Gaye)

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“À la mémoire de Pape, Manu et de nos morts”

Ci-gît la démocratie sénégalaise.
Ci-gît l’Etat sénégalais.
Ci-gît le peuple sénégalais.
Ce pouvait être là un triple poisson d’Avril. En quête de la plus dérisoire bouffée d’oxygène, il aurait soulagé des millions de sénégalais assommés par cet Albatros coronavirusien qui a déjà commencé à compter ses victimes, l’une d’elle, Pape Diouf, en devenant le symbole puissant qui projette notre pays sur la carte macabre qu’il dessine de ses ailes morbides.
Ce n’est pas un poisson d’avril mais hélas la trilogie d’une malédiction rampante dont les travées d’une Assemblée nationale télécommandée depuis les contreforts assiégés d’un palais présidentiel risquent d’être, dès ce jour, ce 1er Avril, le théâtre de sa matérialisation légale.
Quel paradoxe et quelle parodie ! Le moment d’agir est renversant. C’est quand la mort rôde alentour, prête à faire des ravages, qu’elle dévisage chacun des sénégalais dans le tri qu’elle opère pour jeter son dévolu sur ses proies choisies. Voici donc, en ces heures graves, que d’aucuns n’hésitent pas à peindre en fin d’un monde, que démocratie, État et peuple sénégalais, mis dans un mouchoir de poche, sont collectivement menacés par le vrai ange de la mort, l’exécuteur des basses œuvres, le bourreau d’une nation.
D’une loi scélérate, assassine, gouvernement et Parlement, marionnettes de Lucifer SALL, agissant depuis le cœur de ce que ses thuriféraires disent être l’institution suprême, ont décidé de profiter des circonstances exceptionnellement inquiétantes qui tétanisent la nation pour passer à la manœuvre.
La crise sanitaire en est le prétexte. Elle a déjà permis une union sacrée, fut-elle de façade, que seules quelques voix solitaires ont osé contredire en y décelant les germes d’un piège, derrière les bons sentiments, placés sous les pieds de la démocratie, de l’état de droit et du peuple sénégalais.
La réalité, plus rapide, est plus grave. Elle révèle la Coronavirusation d’une nation qui s’est réveillée ce matin la tête engourdie, le cœur lourd, les poches vides, la santé précaire.
Les comploteurs ont trouvé le mot chouette pour vendre leur stratégie: loi d’habilitation, disent-ils. Loi de trahison, en vérité.
Nul n’est contre le principe d’alléger les lourdeurs sur la voie du processus de décision pour faire face à une pandémie jamais vue dans l’histoire humaine, du moins depuis deux siècles. Le bon sens commande de se doter des moyens rapides et efficaces pour la contenir à défaut d’en comprendre les manifestations et mutations possibles. C’est une démarche préventive que de chercher à s’adapter au mal. Par des mesures économiques, sanitaires et sociales à la hauteur du virus et au rythme où il se meut.
C’est précisément sous cet éclairage, cette zone d’accord possible (zopa) connue des négociateurs internationaux, qui avait expliqué le semblant de ralliement de la nation à l’appel à l’union sacrée contre le virus lancé par Macky SALL, illégitime President, et ce malgré ses nombreuses forfaitures, ses multiples reniements.
Moins d’une semaine après, ce que craignaient les plus prudents, au nombre desquels je me flatte de compter, est en passe devenir une cynique réalité: le dialogue n’était qu’une comédie, l’union, un traquenard, les audiences à la présidence, une farce. Le tout, l’expression d’une froide volonté de SALL de surfer sur les peurs de la nation pour réaliser un agenda pouvoir que son impopularité et ses crimes, politiques et financiers, lui déniaient avant qu’il ne perçoive dans la crise sanitaire l’inattendue, inespérée, fenêtre d’opportunité pour retrouver son jeu favori: l’art de la trahison !
Qu’on se le dise donc, sans détours, sans gants ni mots voilés : c’est un viol de la démocratie, un assassinat de la démocratie et le dernier clou sur le cercueil du peuple que porte cette loi scélérate dite d’habilitation que Macky et ses hommes, sa racaille, se préparent à voter aujourd’hui.
Nous sommes loin des mesures salvatrices, rationnelles, pour contenir la pandémie actuelle.
Laisser passer cette loi, c’est donner carte blanche à un individu dont l’ADN est irrigué par le sang de la traîtrise permanente.
C’est lui permettre demain d’arrêter qui il veut, d’interdire les manifestations contre les dérives prévisibles de son régime crapuleux, ou encore, oui, de blanchir son frère et le reste de sa fratrie, en commençant par lui-même, des détournements de ressources naturelles et deniers publics. Sans avoir de comptes à rendre à qui-que-ce-soit ni à en référer à quelque instance, en amont.
Cette loi d’habilitation, c’est pire que le Corona, un coup d’état institutionnel.
Un coup fatal à la démocratie significatif de pleins pouvoirs attribués à un irresponsable, inconscient et indigne individu.
Alors que son incurie est connue de tous, la toxicité de ses décisions antérieures visibles sur le corps d’un pays qu’elles ont blafardés, désormais sous assistance respiratoire, c’est lui donner les moyens légaux, à sa guise, de faire ce qu’il veut de nous.
Je ne me fais pas d’illusions sur la capacité du peuple sénégalais à riposter bien qu’ayant l’intelligence de comprendre la gravité de ce qui se joue, insulte à notre mémoire institutionnelle, opération de démantèlement de nos actifs démocratiques. Ce peuple est fatigué. Il a faim. Il est fâché. Il est hélas devenu faible.
Il n’est plus que l’ombre de ce qu’il a été dans un passé d’or, encore récent, où on l’a vu se battre pour des valeurs, des idéaux, pour le droit et la justice.
En ce 1er Avril, trahi, une fois de plus, il n’est donc pas impossible que, goguenard, il se laisse faire. Mémoire longue, il rêve du jour prochain ou il exigera les comptes, toutes les décisions qui seront prises à partir de cette loi lâche étant nulles et non avenues.
Cette loi ne nous concerne pas, nous dit ce peuple.
Combattons-la !
Dès à présent: le pouvoir, en réalité, est par terre, dans la rue. Ses manœuvres désespérées en sont l’illustration la plus cinglante.
Vivement que le peuple sénégalais réalise qu’en dépit de ses faiblesses provoquées, il reste souverain. Le seul à l’être. Donc à devoir défendre une nation des bourreaux qui la coronisent pour sauver leur peau.
Maintenant qu’avec la mort de Pape Diouf, plus personne n’ose douter que le Corona est létale, ne permettons pas qu’en son nom, sous notre regard passif, nos atouts intangibles, démocratie, droit et libertés, ne se retrouvent sous les pieds d’un monstrueux dictateur qui cherche à rebondir sur le malheur de la nation.

Adama Gaye, 1 Avril 2020

Ps: Un certain Francois Desfourneaux, l’un de ces minables et prétentieux scribes qui sévissent sur le douteux site Seneplus tente, prenant la parole des africains, de défendre Antonio Guterres. Ca suffit, Monsieur ! Vous êtes le même qui m’avait abordé ici pour me supplier d’intervenir pour que vous retrouviez votre poste de je-ne-sais-quoi à la Presidence où votre goujaterie vous avait introduit. Vous vous étiez présenté à moi sur cet espace virtuel en tant qu’époux d’une nièce de Wade. Je vous avais éjecté.
Nul n’est ici étonné qu’on ait pu vous recruter sur une base nepotique au cœur d’une république où personne n’a pensé vérifier qui vous étiez, quels intérêts vous serviez et quel danger vous représentiez.
Bof, maintenant c’est sur le site Seneplus que vous tentez de plaire à d’autres maîtres: pour un poste à l’ONU ? Possible.
Éloignez vous de mon chemin : vous pouvez vous retrouver avec les faussaires comme Docteur Amadou Samba. Je n’en suis pas. Je ne tolérerai pas vos postures pour plaire à un pouvoir perdu en utilisant un site habitué au double jeu, démasqué !
Dommage aussi que ce site passe à côté de l’histoire en recyclant des êtres louches en plus de nous empester la vie avec des formules rive gauche snobinardes, du genre decolonialité, réenchanter l’Afrique, peuple de Seneplus.
Plus vendu que ce site, tu meurs !

À Emmanuel Dibango, Pape Diouf. Respects !

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