THIAROYE: Bocar Hamady Diop alias Son a poignardé à mort Chérif Assane Thioub …

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Le commerçant Bocar Hamady Diop dit Djiby Diop alias Son risque des travaux forcés à perpétuité pour avoir tué Chérif Assane Thioub d’un coup de couteau à l’omoplate, à Thiaroye, le 28 janvier 2011. C’est le réquisitoire qu’à dressé le procureur de la Chambre criminelle de Dakar où il comparaissait pour le crime d’assassinat. Il sera fixé sur son sort le 17 octobre prochain

Le présumé meurtrier Bocar Hamady Diop dit Djiby Diop alias Son risque les travaux forcés à perpétuité. C’est la peine qu’a sollicitée le procureur de la Chambre criminelle de Dakar devant laquelle comparaissait ce commerçant pour l’assassinat du nommé Chérif Assane Thioub. Selon le parquet, qui a requis cette peine, il n’y a ni proportionnalité des coups, ni légitime défense, ni excuse de provocation. Il ne peut pas non plus bénéficier de circonstances atténuantes, car il n’a donné aucune explication valable. C’est aujourd’hui qu’il évoque la barre de fer, ce qui atteste sa mauvaise foi. Cependant, il est constant que la victime a été atteinte à l’omoplate par un coup de couteau qui l’a tuée et que l’accusé a reconnu avoir asséné à l’enquête préliminaire. Et mieux encore, pour murir son plan, Bocar a dit avoir acheté un couteau pour parer à une nouvelle attaque de Chérif et de l’utiliser contre lui. Il résulte des débats d’audience que, le 28 janvier 2011, Bocar a tué Chérif d’un coup de couteau pour se venger de ce dernier. Car, 2 mois auparavant, les deux antagonistes s’étaient battus une première fois et la victime avait bien corrigé et humilié Bocar. Ne pouvant ruminer sa honte, il l’a guetté et l’a hélé au niveau d’un bar qu’il fréquentait, pour lui assener un coup de couteau. Ayant appris la nouvelle de la mort de son fils par les amis de ce dernier Malick Sy et Balla Sèye, Awa Kébé s’était empressée d’aller informer les éléments de Thiaroye. Qui, sur le lieu, ont trouvé un corps sans vie gisant dans une mare de sang. Toutefois, après son forfait, Bocar a pris la poudre d’escampette en allant se refugier à Matam. Et il a été épinglé quelques semaines plus tard grâce à l’intervention des policiers de cette localité. Birane Thioub, frère de la victime, entendu comme témoin, avait affirmé que Chérif s’était bagarré auparavant avec Bocar et qu’il en avait tiré une plaie apparente et des habits déchirés. Durant son interrogation à l’enquête, le prévenu a reconnu les faits d’assassinat, soutenant ainsi qu’il n’avait jamais voulu donner la mort à son protagoniste Chérif. Inculpé pour ce crime, il est placé sous mandat de dépôt le18 août 2011. Au bout de 6 ans de détention provisoire, Bocar a fait face hier aux juges de la Chambre criminelle. Revenant sur les faits, le prévenu a mis en exergue l’excuse de provocation. «Auparavant, on s’est battus. J’étais parti demander à Balla Sèye qui est son ami de lui dire de me laisser tranquille. Car il m’a taxé d’indicateur, vu qu’il s’activait dans la vente de drogue. Une fois chez Balla, il m’a attaqué devant ce dernier en m’insultant. C’est là qu’il est allé chercher un coupe-coupe. Il m’a donné un coup que j’ai paré avec ma main où il m’a blessé. Sans oublier la barre de fer qu’il a voulu m’asséner. En ce moment, je détenais un couteau que j’avais acheté il y a longtemps, mais il ne le savait pas. Au moment de la bagarre, je lui ai assené un coup derrière pour me défendre. Il a reculé en me disant que je l’ai atteint. Mais je n’avais pas l’intention de le tuer, je le jure», a-t-il déclaré. Suivi par Awa Kébé, la mère de Chérif Assane Thioub qui s’est constituée partie civile et a davantage enfoncé l’accusé. «Ils ont eu un différend par le passé. Il a muri son plan avant son exécution. Et Bocar avait affirmé qu’il allait se venger. Parce qu’il n’y a aucun homme sur terre qui lui administre un coup sans qu’il ne réplique avait-il soutenu. Il a muri son plan avant son exécution», a attesté cette mère qui s’est emportée à la barre. Frère de la victime, Birane Thioub, qui a contesté une partie de ses déclarations à la police, a dit que c’est le lendemain qu’un jeune lui a dit que la mort de son frère était l’œuvre de Bocar alias Son. Par ailleurs, l’avocat de la partie civile, Me Boubacar Dramé, a demandé de retenir Bocar dans les liens de la prévention et en allouant la somme de 150 millions de francs Cfa pour toutes causes de préjudice confondues. De l’avis du conseil, il y a guet-apens et préméditation, car l’accusé était à la recherche perpétuelle de la victime et il s’est planqué quelque part pour l’attendre. En lui assenant un coup par derrière, visant bien cet endroit vital. Comme son client Bocar, le conseil de la défense a argué : «le vrai témoin Balla Sèye n’a jamais été entendu dans cette affaire. On ne nous a servi que des suppositions aujourd’hui. Mon client s’est présenté chez Balla Sèye pour trouver une solution ; c’est là que la victime l’a trouvé en l’abreuvant d’insultes. Ainsi, la bagarre a éclaté, la victime s’est emparée d’une barre de fer qu’il lui a asséné. Mais il a esquivé le coup et en riposte, mon client lui a donné un coup de couteau. Donc il y a provocation, légitime défense et proportionnalité des coups. La barre aurait pu donner la mort s’il l’avait atteint», a déclaré l’avocat, qui a souhaité la disqualification des faits d’assassinat en coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner. Terminant sa plaidoirie, la robe noire a demandé de retenir l’excuse de provocation à titre infiniment subsidiaire, tout en réduisant la constitution de partie civile qui est exagérée et qui n’est pas justifiée. L’affaire est mise en délibéré au 17 octobre 2017.

Jotay

 

 

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