Silence : Identité meurtrière !!! ( Maodo Malick Mbaye)

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La construction d’une nation n’est jamais une œuvre achevée. Elle requiert des communautés qui la cimentent un commun vouloir de vivre ensemble dans la diversité et dans le respect des différences, religieuses et confrériques, culturelles et cultuelles.

Le spectacle auquel nous assistons actuellement au Senegal est affligeant et inquietant . La surenchère communautaire, cinfrerique , ethnique et identitaire en est le produit et les réseaux sociaux le canal déformant et amplificateur Et puisqu’il est porteur de danger potentiel pour la nation toute entière, il nous interpelle autrement que par la posture de spectateur passif.

A cet instant où tout change progressivement et positivement pour notre pays, nous ne pouvons plus nous empêcher de convoquer la mémoire de ceux qui ont bâti la nation par leur courage en rêvant d’une autre destinée pour les générations suivantes que nous sommes, d’une vie plus grande, d’un avenir plus bétonné pour la nation. Ils doivent rester en permanence une source de réflexion, d’espérance, et de retenue pour nous tous

Eux, ce sont les héros de la lutte pour l’indépendance de notre nation assainie de toute forme de différence humaine.

Ces hommes qui venaient d’une époque où la nation s’était confondue avec le commun vouloir de vivre ensemble dans la bienveillance et dans le cousinage à plaisanterie. Ils ont posè les fondations de la nation à coup de ciment et de béton pour la mettre à l’abri de toutes les intempéries et secousses .

Ces illustres hommes et femmes ont fait le Sénégal (Lat Dior Ngoné Latyr Diop, Alboury Ndiaye Aline Sitoé Diatta, Ndieumbeutt Mbodj , Maba Diakhou Ba etc.., et plus tard Léopold Sédar Senghor, Ablaye Ly, Valdiodio Ndiaye, Louis Dacosta , Edouard Diatta Lamine Guèye, Mamadou Dia….

Ils ont portè sur les fonts baptismaux le Sénégal de la bienveillance, de la retenue et de la solidarité.

Ils nous ont appris, parce qu’ils le savaient mieux que quiconque, ce qu’est la nation, non une doctrine, mais une mystique , non un défi , mais une exigence morale, la voie du salut, la seule qui vaille .

Ces architectes de la nation sénégalaise ont maintenu l’honneur de notre pays affranchi de toute idée de guerre civile, de coups d’état, de sécession et de conflits ethniques contrairement à beaucoup d’autres pays africains qui ont tristement connu des tragédies identitaires et communautaires. J’ai récemment séjourné au Burundi mais aussi et surtout en République démocratique du Congo où je discute régulièrement avec les dirigeants au pouvoir. Malgré un potentiel minier, gazier et des ressources naturelles à profusion, ils continuent de souffrir du tribalisme , du communautarisme et de l’identité meurtrière. Ils ont encore du mal à se relever et à trouver en eux la force de ressusciter la nation.

Opposer les sentiments communautaires, identitaires, confrériques ou de toute autre nature est une pente glissante qui va inexorablement mener à la nation dans l’abîme.

Etre Sénégalais, c’est refuser de parler au nom du Sénégal contre une autre Sénégalais. C’est refuser les préjugés à caractère ethnique et communautaire.

Etre Sénégalais, c’est refuser de chercher dans la confrérie, la communautè , la race et l’identité la solution du problème ou la source du probleme .

Un Peuple – Un But – Une Foi

Maodo Malick Mbaye

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