Sénégal : Gestion de décès de Covid-19

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Le Sénégal a enregistré, hier, son premier décès du patient atteint de coronavirus. Il s’agit de Pape Diouf, ancien président de l’olympique de Marseille. C’est sur ces entrefaites que nous nous sommes interrogés sur la gestion de décès de Covid-19. En Occident la procédure comporte une mise en bière (placement du corps dans le cercueil) immédiate un cercueil hermétique en raison du risque élevé de contamination. L’enterrement se fait avec le cercueil ou alors on procède à l’incinération du corps. Au Sénégal, pays à grande majorité musulmane, la gestion d’un décès dans ce contexte pose des problèmes spécifiques :

1. Le lavage du corps « Taghcil »:

Le lavage du corps du défunt est une « obligation collective », qui incombe à l’ensemble des musulmans dans les cas ordinaires. Le lavage est recommandé, une « sunna ». Cependant en cas exceptionnel, comme en période des épidémies, des savants ont autorisé d’enterrer le mort atteint par l’épidémie sans lavage. C’est l’avis du malékite « Ibn Habib », qui est validé par « Al-Maziri ». Vu les mesures sanitaires exceptionnelles exigées dans le contexte actuel, cet avis dérogatoire est donc à suivre en ces circonstances.

2 -L’enveloppement du corps du mort par des linceuls « Takfin »:

Envelopper le corps du défunt est aussi une obligation collective qui incombe à l’ensemble des musulmans dans les cas ordinaires. Mais dans les cas exceptionnels, comme celle des épidémies, il est impératif de suivre la même dérogation concernant le lavage, en autorisant l’enterrement du corps sans l’envelopper dans des linceuls et enterrer le défunt avec les vêtements qu’il portait. Dans la tradition musulmane, le prophète Mohammed (SBDSL) a autorisé d’enterrer les martyrs de « Uhud » sans lavage ni enveloppement de leurs corps dans des linceuls. Ainsi, toute mesure sanitaire d’enveloppement des dépouilles dans le cas des situations infectieuses graves devra être appliquée.

3 – La prière mortifère :

La prière mortifère est également une obligation collective, à l’exception d’un avis minoritaire la considérant recommandée « sunna ». Dans le cas des morts par le virus, si la prière n’est pas possible à célébrer avant l’enterrement du mort, en application des mesures sanitaires exigées, il est possible d’effectuer la prière mortifère sur le mort après son enterrement, selon l’avis des hanafites. Il est possible également de célébrer la prière mortifère de l’absent « salat al-ghaieb » sur le défunt sans la présence de son corps.

4 – L’enterrement :

L’enterrement du défunt musulman est une obligation collective qui incombe à l’ensemble des musulmans. Il est recommandé, dans la mesure du possible, d’enterrer le mort musulman dans un carré musulman.

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