Retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO : TAS invite les dirigeants à réévaluer leur approche

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L’annonce du retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO secoue nos fondations. Cette annonce témoigne des fissures profondes au sein de notre communauté ouest-africaine, et reflète l’échec de nos chefs d’États à trouver une solution à ces crises. Loin d’être surprenante, cette annonce est la conséquence d’une série de décisions et d’actions qui ont érodé la crédibilité de cette institution. Le refus du Sénégal d’appliquer certaines décisions de la CEDEAO, comme la loi sur le parrainage, est un exemple patent du « deux poids, deux mesures » appliqué par nos dirigeants.

Face à l’indignation sélective et à l’incohérence de la politique étrangère de certains acteurs internationaux, il est impératif de repenser notre approche. L’adoubement de certains putschistes dans des pays comme le Tchad et le Gabon, contrastant avec la pression exercée sur d’autres nations, soulève des questions troublantes.

Les sanctions, bien qu’ayant pour objectif de promouvoir la stabilité et la conformité aux normes démocratiques, semblent ignorer l’impact humanitaire profond qu’elles engendrent. En étouffant l’économie de ces nations fragiles, en limitant l’accès aux ressources essentielles et en isolant ces pays sur la scène internationale, ces mesures punitives ne font qu’aggraver la souffrance des citoyens ordinaires. Les populations, déjà en proie à des conditions de vie précaires, sont poussées vers des abîmes encore plus profonds de désespoir et de privation. Il est crucial que les dirigeants de la CEDEAO réévaluent leur approche, en tenant compte des réalités humaines et sociales des nations qu’ils cherchent à influencer.

Cependant, un avertissement s’impose : le rêve panafricain de nos anciens tels que Cheikh Anta Diop et Thomas Sankara, ne doit pas nous conduire à troquer un impérialisme contre un autre. Nos États, bien que fragiles, ne doivent pas succomber à la facilité de solutions éphémères qui compromettent notre souveraineté et nos valeurs. Ce moment critique doit être un électrochoc. Nous, peuples d’Afrique, devons réaffirmer notre engagement envers l’unité, la paix et la démocratie.

En tant que député, j’ai maintes fois interpellé l’Assemblée nationale sur ces questions cruciales. Malheureusement, les préoccupations politiciennes semblent primer sur les enjeux régionaux. J’exhorte mes collègues députés à se saisir de ces questions essentielles. Le Sénégal doit jouer un rôle constructif. Nous devons œuvrer pour l’unité, pour la solidarité africaine.

Il est plus que jamais urgent de réaffirmer notre engagement envers une Afrique unie.

Thierno Alassane Sall
Candidat à l’élection présidentielle Président du parti République des Valeurs/Réewum Ngor

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