Le Président Macky Sall voudrait, à travers Idrissa Seck, négocier une porte de sortie avec le leader de Pastef qui, selon bon nombre d’analystes, risque de sortir vainqueur, au premier tour de la Présidentielle de 2024. En veulent-ils pour preuve, la forte affluence de jeunes, particulièrement des primo votants, qui s’inscrivent sur les listes électorales.
D’après des sources proches du Gouvernement, trois (3) sondages ont été réalisés par les tenants du pouvoir. Des sondages qui placent le « Patriote » au devant de l’échiquier, soit vainqueur au premier tour. Ce qui, sans doute motive l’actuel président à poser autant d’entraves pour que Sonko ne puisse pas dérouler son programme. C’est le cas du procès opposant le leader de Pastef à Adji Sarr qui, depuis un moment, ne semble plus être le cheval de bataille de Macky qui semble ainsi opter pour l’affaire Prodac, procès en diffamation contre Mame Mbaye Niang.
D’où la crainte des avocats de Sonko qui, face à la presse, ont épilogué sur l’agenda caché des autorités. “Vous avez compris que l’objectif recherché était de rendre inéligible Ousmane Sonko pour la compétition électorale de 2024… Je rappelle qu’en l’espèce il s’agit d’un procès en diffamation, donc d’une affaire privée. La partie civile, Me Mame Mbaye Niang, s’était dite satisfaite lorsqu’elle était sortie de l’audience et a remercié tous les Sénégalais« , avait déclaré Me Bamba Cissé.
Pour ainsi dire, qu’à l’image de Khalifa Sall, condamné dans l’affaire de la Caisse d’avance, le dossier Sonko/Mame Mbaye pourrait prendre la même tournure avec un jugement « fast-track ». Pour ainsi dire que si Sonko est condamné en appel à trois mois (Ndlr : avec sursis) il ne sera plus candidat. Et selon ses conseils, s’il est condamné à une amende ferme supérieure ou égale à 200.000 Fcfa, il ne sera non plus candidat, si toutefois la cassation confirme la position de principe. Ce qui pourrait encore mettre le pays à feu et à sang.
Une autre solution s’offre, pour éviter les émeutes, c’est la table des négociations et le leader de Rewmi serait l’émissaire de Macky. On parle même d’une rencontre, dernièrement entre Idy et Sonko. Qu’en-est-il réellement ? Un secret de polichinelle.
Idy négocierait-il pour lui-même ou pour que Macky ait une porte de sortie ? Une rencontre Macky-Sonko est-elle prévue ? Mystère et boule de gomme.
Le syndrome Idy guette Sonko…
Souvenez-vous de cette fameuse rencontre entre Abdoulaye Wade et Idrissa Seck, suite à sa sortie de prison, sanctionné par le fameux protocole de Rebeuss. En 2007, Idrissa Seck avait toutes les chances de remporter les élections face à son père spirituel, Me Abdoulaye Wade. Et c’est parce qu’il a accepté de rencontrer le Président d’alors, en bon « ndiombor » (Lièvre) qu’il avait perdu toute crédibilité aux yeux des Sénégalais, prêts à le plébisciter.
Et si Sonko accepte de rencontrer Macky, qu’en sera-t-il ? Va-t-il flancher face à ses alliés, ténors en politiques dont Khalifa Sall (socialiste), Barthélémy Dias (lieutenant de l’ancien maire de Dakar), Déthié Fall, Aida Mbodji (libérale et autrefois très proche de Macky) et même Habib Sy, si on suppose que ces derniers pourraient faire pencher la balance pour que Sonko aille rencontrer Macky.
Sur quoi pourraient tourner ces négociations Macky-Sonko qui, selon des sources biens informées, se seraient déjà « retrouvés », dans la plus grande discrétion, autour d’une table lors des événements de Mars 2021 « dans le but d’éviter que les militaires prennent le pouvoir« . Ce qui n’arrangerait ni Macky, encore moins Sonko. Ou est-ce un simple piège pour désavouer Sonko aux yeux des jeunes qui l’idolâtrent et qui voient en lui un Messi ?
Car le moindre faux pas pourrait lui être fatal. Quoi qu’on puisse dire, l’actuel Président qui cherche une porte de sortie serait en train de manœuvrer pour couvrir ses arrières et ceux de ses proches au moment où la question du 3e mandat semble être la patate chaude entre les mains de Macky..
