Invité de l’émission « Grand Jury » de la Rfm, dimanche dernier, le ministre porte-parole du gouvernement, Seydou Guèye, soutenait que le Procureur Général Qatari, qui a accompagné Karim Wade après sa sortie de prison dans le jet privé l’ayant conduit au Qatar, n’était point investi d’une mission officielle et qu’il serait venu « en qualité d’ami de Monsieur Karim Wade ».
Pourquoi le gouvernement du Sénégal a-t-il voulu nier la rencontre entre le Procureur général du Qatar et le président de la République, Macky Sall, quelques heures avant la libération de Karim Wade ? Est-ce pour démentir ceux qui parlent de deal dans cette affaire ?
Et pourtant, la rencontre a bien eu lieu au Palais. Une rencontre confirmée par l’Agence nationale de presse du Qatar (QNA) qui informe que le président de la République, Macky Sall, a rencontré le procureur général du Qatar Dr Ali bin Fetais Al Marri avec une délégation. L’ambassadeur du Qatar au Sénégal, Saree Bin Ali Al Qahtani, a pris part à cette rencontre.
L’Agence ajoute qu’ils ont eu des discussions autour de « la coopération juridique » et de « la lutte contre la corruption » (le truc officiel quoi).
Mais la suite des évènements confirme que Macky Sall et l’officiel Qatari se sont bien accordés sur le cas Karim Wade. La preuve par le jet privé prépositionné à l’aéroport Léopold Sédar Senghor à une heure du matin et à l’intérieur duquel attendait le Procureur général du Qatar, au moment où le Directeur de l’administration pénitentiaire, le colonel Daouda Diop, et le Directeur de la prison de Rebeuss, étaient mobilisés pour convoyer l’ancien prisonnier jusqu’à la porte du jet privé. Qui parlait de « deal » ?
