Rapatriement en Afrique du Sud de l'”esprit” d’un chef rebelle indigène mort il y a 200 ans

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Près de deux siècles après sa mort, un des plus célèbres chefs rebelles indigènes de l’histoire de l’actuelle Afrique du Sud a été symboliquement enterré vendredi dans sa terre natale, lors d’une cérémonie traditionnelle dans sa ville de Hankey (sud).

Mort en 1830 en Australie, Dawid Stuurman fut l’un des meneurs de la résistance menée au début du XIXe siècle par les tribus Khoïsan, les populations autochtones d’Afrique australe, contre les colonisateurs britanniques.

Emprisonné sur l’île de Robben Island, célèbre pour avoir ensuite accueilli le héros de la lutte antiapartheid Nelson Mandela, le chef Stuurman est parvenu à s’en échapper à deux reprises avant d’être exilé dans un pénitencier australien.

Après avoir purgé sa peine, il est mort à Sydney, où il a été très vraisemblablement enterré.

Sa dépouille n’a jamais été retrouvée et c’est donc très symboliquement son “esprit” qui a été placé vendredi dans un cercueil lors d’un enterrement dans la plus pure tradition khoïsan.

“Nous sommes ici pour célébrer et commémorer la vie d’un héros khoïsan audacieux et sans peur”, a déclaré à la foule le chef indigène Joseph Kreeling, qui arborait avec d’autres la traditionnelle coiffe à queue de lion ou de léopard.

“Ceci referme un chapitre qui a longtemps perturbé le peuple khoïsan. Nous sommes très heureux que notre arrière-arrière-grand-père soit enfin ici parmi nous”, a-t-il ajouté.

“C’est un jour très émouvant pour tous les Sud-Africains, et particulièrement pour les Khoïsan”, a renchéri un autre membre éminent de la communauté, Christian Martin, un des dirigeants du Congrès national africain (ANC) au pouvoir.

“Je suis très satisfait d’avoir pu réaliser ce pour quoi je me suis battu pendant quatre ans”, a-t-il ajouté.

Le chef historique khoïsan a été enterré à côté du monument funéraire sous lequel a été enterré la dépouille de Saartjie Baartman, bête de foire de l’Europe du 19e siècle plus connue comme la “Vénus hottentote”.

Elle aussi khoïsan, Saartjie Baartman fut aussi exhibée au XIXe siècle en Angleterre et en France comme objet de curiosité sexuelle, à cause de sa morphologie particulière, avec postérieur saillant et organes génitaux protubérants.

Elle mourut en 1815 à Paris. Ses restes ont été rendus par la France à l’Afrique du Sud et enterrés à Hankey en août 2002.

VOA

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