PROCES DES PRESUMES DJIHADISTES: Sur son passage à Boko Haram, Mouhamed Lamine Mballo alias Abou Zukifli accuse les gendarmes

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Hier, Mouhamed Lamine Mballo alias Abou Zukifli a durant toute son audition devant la Chambre criminelle de Dakar contesté les déclarations consignées dans le procès-verbal d’enquête et qui lui ont été attribuées. Mettant tout sur le dos des gendarmes, l’accusé a soutenu avoir été abusé et conduit dans le fief de Boko Haram.

Après le passage de l’accusé Daouda Dieng, Mouhamed Lamine Mballo alias Abou Zukifli s’est présenté devant la Chambre criminelle de Dakar. Agé de 24 ans, marié à une épouse et sans enfant, l’accusé dit être maître coranique en Guinée-Conakry. Dans sa narration des faits, Mouhamed Lamine Mballo a retracé le trajet qu’il avait fait avant de séjourner au Nigeria dans le fief de Boko Haram. Il a d’abord vécu en Mauritanie où il dispensait des cours de Coran. C’est ainsi que trois Mauritaniens, envoyés par Moussa Mbaye, sont venus lui proposer un voyage en Egypte du fait de sa maîtrise du Coran. Il devait y continuer ses études. Mais, à l’en croire, il a été abusé et conduit au Nigeria par voie terrestre. Il précise, cependant, qu’il ignore ce qui s’est passé avant qu’il n’arrive au Nigeria, puisqu’il avait mangé des sandwichs qui l’ont endormi.
Seulement, devant les enquêteurs, celui qui se fait appeler Abu Zukifli avait déclaré que c’est Moussa Mbaye, qui est décédé au Nigeria auprès des combattants, qui l’avait incité à aller au Nigeria pour faire le djihad. L’accusé a dégagé en touche, hier, soutenant que ce sont les gendarmes qui ont écrit cela et ils ne lui ont pas laissé le soin de lire le procès-verbal. Poursuivant sur son passage au Nigeria, il déclare avoir certes séjourné dans le fief de Boko Haram, mais en tant que prisonnier. Il a été ensuite conduit à Ibadan puis à Sambissame. Dans cette localité, Mouhamed Lamine Mballo dit avoir subi des entrainements physiques forcés. Il a passé des jours pénibles, puisqu’il a subi plusieurs sortes de torture, lorsqu’il a manifesté son désir de rentrer au Sénégal. En ce qui concerne le pseudonyme Abou Zukifli, l’accusé jure l’avoir entendu la première fois devant le juge d’instruction.
Toujours face aux gendarmes, Mballo avait déclaré qu’il était convenu de créer une base au Sénégal, précisément à Kédougou, dans une forêt touffue et près d’une source d’eau. Matar Diokhané devait être le chef. Hier, Mouhamed Lamine Diallo est revenu sur ses déclarations pour les réfuter. Le Procureur lui a rappelé qu’il est mentionné sur le procès-verbal qu’à la demande des agents enquêteurs, sa mère avait soutenu qu’il n’habitait pas au Lac Rose, alors qu’il y habite toujours. Pire, le représentant du ministère public lui a aussi souligné qu’il détenait des papiers guinéens par-devers lui lorsqu’il a été interpellé et comme si cela ne suffisait pas, il avait changé son prénom et nom de famille toujours à l’enquête préliminaire.
Pour sa part, Cheikh Tidiane Mbaye, frère de Mouhamed Mballo, étudiant en licence à la Faculté des sciences juridiques à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, avait dit devant les gendarmes que son frère lui avait conseillé d’adhérer au djihadisme. Il a toujours pensé que son frère Mouhamed Mballo était un djihadiste repenti.

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