Procédure de destitution de Trump: l’affaire ukrainienne en audition publique

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Les auditions publiques dans le cadre de l’enquête visant à destituer le président américain débutent ce mercredi 13 novembre à Washington.

Après six semaines de témoignages à huis clos, et le vote d’une résolution à la Chambre des représentants, c’est le début d’un grand et rare spectacle politique. Les premières auditions publiques dans le cadre de l’enquête visant à destituer Donald Trump débutent ce mercredi.

Les démocrates soupçonnent le président américain d’avoir poussé les autorités ukrainiennes à ouvrir une enquête pour corruption sur le fils de Joe Biden, ancien vice-président et candidat à l’investiture démocrate. Les auditions seront retransmises en direct à la télévision.

Pour l’occasion, les démocrates ont prévu de nombreux témoins. Les débats débuteront avec William Taylor, chargé d’affaires américain à Kiev, et George Kent, haut responsable du département d’État, spécialiste de l’Ukraine et déjà interrogés à huis clos. Au total, huit personnes seront entendues.

Pour autant, aucune révélation majeure n’est attendue dans le cadre de ces auditions publiques, explique notre correspondante à Washington, Anne CorpetBill Taylor, qui sera également entendu, a déjà témoigné et sa déposition a été rendue publique la semaine dernière.

Mais ce dernier n’a pas été désigné au hasard : son récit confirme les soupçons démocrates d’un chantage exercé sur le président Volodymyr Zelenskiy. En substance : enquêtez sur les affaires du fils de mon adversaire chez vous, et je ne couperai pas l’aide financière allouée à votre pays.

Concrètement, M. Trump est accusé d’avoir menacé l’Ukraine de suspendre une aide militaire de 400 millions de dollars (360 millions d’euros) s’il n’obtenait pas ce qu’il voulait, et d’avoir agité l’idée d’une invitation du président ukrainien à la Maison Blanche s’il se comportait comme escompté.

Convaincre les Américains

En rendant publiques les auditions, le camp des démocrates espère convaincre l’opinion publique américaine que le président Donald Trump a utilisé la fonction suprême des États-Unis à des fins personnelles. Il espère surtout mettre les républicains du Sénat dos au mur.

Il est pour l’instant peu probable qu’une mise en accusation de M. Trump soit suivie d’un vote en faveur de sa destitution au Sénat, où les républicains disposent d’une confortable majorité. Par le passé, Andrew Johnson et Bill Clinton ont tous deux ont été acquittés par un Sénat qui les soutenait.

Outre l’abus de pouvoir, les démocrates souhaitent déterminer si le président a tenté de faire entrave à l’enquête du Congrès. Le refus de la Maison Blanche de collaborer pourrait constituer pour les démocrates un nouveau chef d’accusation, relate Stefanie Schuler, reporter au service international de RFI.

L’exécutif met en doute la crédibilité des témoins, et fait tout empêcher les personnes convoquées de se rendre aux auditions. « Donald Trump est absolument révolté par le fait que ces fonctionnaires de haut niveau répondent légalement à la convocation du Congrès. Et il dit qu’il est furieux contre ses “employés », observe Nicole Bacharan, historienne et spécialiste des États-Unis.

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