Présidentielle: et si Wade était en train d’ouvrir un boulevard pour Macky Sall dans le cadre d’un énième deal ?

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On attendait le Pape du Sopi Abdoulaye Wade. On l’a entendu. Plus que jamais déterminé dans sa démarche non seulement de boycotter mais d’empêcher la tenue des élections présidentielles de février 2019. N’a -t-il pas raison, vu l’opacité manifeste qui a encadré tout le processus électoral ? Ou est-il entrain d’ouvrir un boulevard pour le Président sortant dans le cadre d’un énième deal sur le dos des citoyens sénégalais ?

Le secrétaire général du Parti démocratique sénégalais n’est pas un nain politique, ses 26 années d’opposition et ses 12 années au pouvoir lui ont doté d’une somme d’expérience unique au Sénégal, et même en Afrique. Abdoulaye Wade ne parle jamais pour ne rien dire, ses sorties politiques sont toujours calculées, pleines de codes, de messages mais aussi de pièges.

Et puis, qui peut nier qu’avec le parrainage instauré unilatéralement, et qui s’est déroulé avec beaucoup de zones d’ombres, selon le retour des membres de la société civile qui siégeaient en tant qu’observateurs au Conseil constitutionnel, la transparence a été le cadet des soucis de la majorité. Si l’on y ajoute encore la mise à l’écart des deux candidats les plus sérieux de l’opposition que sont Khalifa Sall et Karim Wade pour des raisons justifiées ou non. On peut concéder au pape du Sopi sa vérité selon laquelle “Macky s’est choisi ses propres adversaires”. En plus du refus catégorique de confier l’organisation des élections à un ministre de l’Intérieur neutre, un acquis démocratique de haute lutte obtenu depuis Abdou Diouf en 2000, pérennisé par Abdoulaye Wade en 2012.

Cependant il n’est guère probable que le parti démocratique (Pds) puisse empêcher la tenue de l’élection à date échue. Et maître Abdoulaye Wade le sait plus que tout le monde, donc le choix du timing de sa sortie est loin d’être anodine. Ce qui est sûr est qu’il n’a pas du tout rendu service à l’opposition, il les prépare même psychologiquement à une défaite programmée. Donc il n’est pas impossible que l’ancien président de la République puisse choisir un mandat de 5 ans pour Macky et non un éventuel règne de deux mandats au cas où un opposant gagnerait l’élection présidentielle. Au grand dam des coalitions qui espéraient engranger son soutien.

In fine, il est difficile de ne pas croire aux propos de ceux qui avancent que l’avenir politique de Karim Wade semble primer sur tout chez son pater quitte à saborder le parti, à trahir tous les citoyens qui aspiraient au changement.

Babacar Touré

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