Près de 3 mois sans Doyen des juges : Les raisons du blocage…

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Dans un séminaire organisé par l’Union des magistrats sénégalais (Ums), feu Samba Sall avait laissé entendre qu’il en était à 400 dossiers. Aujourd’hui, le premier cabinet d’instruction de Dakar est à environ 500 dossiers. Des centaines de personnes détenues attendent donc d’être fixées sur leur sort. Près de trois mois après le décès du juge Samba Sall, le poste de Doyen des juges d’instruction reste toujours vacant. Certes, le cabinet continue de fonctionner, mais on ne fait qu’expédier certaines affaires à la suite de requêtes en urgence déposées par des avocats. Les juges des autres cabinets d’instruction sont sollicité pour traiter ces affaires. Qu’est-ce qui retarde la désignation d’un autre magistrat pour remplacer feu Samba Sall ?

Il se susurre que beaucoup de magistrats ne veulent pas de ce poste, d’abord par superstition. Feu Samba Sall étant décédé à la suite de l’inculpation d’Ousmane Sonko, certains pensent in foro interno que c’est lié. Du coup, ils déclinent le poste. Mais à côté de cette superstition, il y a l’aspect “patate chaude”. En effet, le premier cabinet d’instruction étant très sollicité, surtout pour les affaires politiques ou d’autres très médiatisées, la pression peut devenir très lourde pour le juge d’instruction qui hérite de ces affaires. Même si, dans le principe, le magistrat ne doit pas subir de pression venant de l’intérieur ou de l’extérieur, il reste qu’il demeure un humain qui, pour une raison ou une autre, peut être sensible à la pression. Une autre raison donc qui fait que des magistrats ne veulent pas de ce poste et souhaitent rester “dans leur coin” comme ils le disent, pour travailler dans l’anonymat.

Le troisième aspect qui est très souvent cité dans le milieu judiciaire, c’est le profil. Il s’agit, non pas du grade, mais de la personnalité. Car, le futur remplaçant de Samba Sall devrait s’entendre avec le procureur Serigne Bassirou Guèye. Le cas du magistrat Mahawa Sémou Diouf est souvent cité en exemple. Car, ce dernier ne s’entendait pas avec l’actuel procureur de la république. Du coup, dans plusieurs dossiers, il avait un avis contraire aux réquisitions du chef du Parquet.

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