Polémique sur les Fonds de cultures urbaines qui finance un match de football.

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Sous le titre « Gestion des fonds d’appui à la culture : le Directeur des arts nous écrit » paru en page 13 dans le Quotidien du jeudi 1er juin 2017, Monsieur Abdoulaye Koundoul, Directeur des arts, a tenté de répondre à ma lettre adressée au Président de la République, Premier protecteur des arts, des lettres et des artistes.

Une vaine tentative de réponses, tirée par les cheveux, aux arguments faibles ponctués d’incohérences rébarbatives, un texte interminable dans lequel M Koundoul peine à convaincre.

D’emblée, je vous invite à un débat sérieux. Mes propos sont loin d’être « calomnieux », comme vous l’écrivez, ils sont étayés par des faits irréfutables.

Par ce petit rappel, je vais vous démontrer que je ne suis pas l’acteur culturel aux incapacités notoires dont vous parlez.

Monsieur le Directeur, notre présence à travers des activités, sur le plan national, africain et européen ne fait pas l’ombre d’un doute. Vous êtes au courant de nombreux projets que nous développons sur le plan international.Je ne vais pas me rabaisser à vous faire un historique de mon parcours.

Sur la coordination des fonds que vous gérez, il est clair que ce sont vos amis et votre cousin Massamba Gueye, Conseiller spécial du Président de la République que vous proposez, voire cooptez à tous vents, sur les grands projets ou programmes culturels. Or, le Président de la République a aussi deux autres Conseillers culturels, sérieux, intègres, (l’un est journaliste et l’autre, écrivain) connus et respectés dans le secteur de la culture au Sénégal. Massamba Gueye, votre cousin est dans le comité d’organisation des Grands Prix du Chef de l’Etat pour les Arts que vous coordonnez, le comité de Rédaction de la convention de 2005 sur la Diversité culturelle, le comité de lecture et de gestion du Fonds des Cultures urbaines, des comités d’organisations d’événements culturels que le Ministère initie (un véritable cube jumbo), il en est de même pour vos amis de l’Association des Diffuseurs Artistiques et Festivals du Sénégal-ADAFEST(un groupe fermé, qui a, à son compte, quel festival aujourd’hui?). Pis, le”professeur” est également maître de cérémonie (MC) de la cérémonie de remise des subventions aux associations culturelles et de l’événementiel. Comment peut-on dégrader à ce point la fonction de Conseiller spécial du Président de la République en devenant partout Maître de cérémonie Mc ?

Pour ce qui est de la subvention aux associations et organisations culturelles, je persiste et signe, le comité, que vous avez piloté, n’a pas respecté les critères que vous avez énoncés et que vous avez donc bafoués. Plus d’une vingtaine d’associations culturelles n’ont pas de récépissés et la plupart, dont les plus anciennes, n’ont pas tenu d’assemblées générales, depuis plus de dix ans, un grand nombre d’entre elles sont inactives et ne figurent pas sur la base de données du Ministère. La preuve en est que, ce sont les mêmes présidents qui dirigent ces associations et organisations. Et pourtant, ces présidents ont bénéficié de subventions publiques .

Les questions posées l’année dernière, qui m’avaient valu une sommation interpellante de votre part, sont restées jusque là sans réponse.

Ces subventions ont révélé toute l’hypocrisie, la sournoiserie et la fausseté dont peuvent être capables certains agents du ministère de la culture et de la communication. Sur quelles bases ces subventions ont-elles été octroyées ? Quels sont les critères de choix ? A quel moment les associations ont-elles été informées ? A quel moment avez-vous lancé un avis ou communiqué allant dans ce sens ? A quel moment avez vous lancé un appel à participation ? Mystère et boule de gomme. Tout s’est fait dans une totale opacité.

Le fait est, qu’encore une fois, le « copinage » et « l’arnaque » ont pris le dessus sur l’objectivité et la transparence.

Pour le Sommet de la Francophonie, qui est derrière nous et qui n’arrive qu’une fois tous les vingt ans peut être ; le Secrétaire général, Monsieur Birane Niang, que vous avez cité, a fait correctement son travail de coordinateur de la Commission Projet d’accompagnement et de partenariat CPAP. Ce que je dénonce , c’est le fait que vous et l’ancien Directeur des Arts avez éliminé, en amont, des projets culturels qui ne vous ont pas arrangé car ils surpassaient les projets de vos amis. Le Directeur des Arts de l’Époque ,Monsieur Ousseynou Wade m’a sciemment dit dans son bureau, je cite : « J’ai volontairement retiré votre dossier, je ne l’ai pas proposé à la commission »

Pour le Fonds des cultures urbaines, vous avez parlé de sociétés de droits sénégalais, vous cooptez, dans le comité de lecture, vos amis, toujours de l’ADAFEST, dont un Congolais (qui choisit toujours à la place des groupes de danse et de théâtre sénégalais  pour le Masa d’Abidjan, des Congolais et des Ivoiriens sans que la Direction des arts n’arrête pas cette ignominie). Dans le comité qui gère des fonds nationaux publics, vous faites siéger quelqu’un qui n’est pas Sénégalais. Bien entendu, aucunes pièces justificatives ne sont demandées aux bénéficiaires du Fonds. Et ça, le Chef de l’Etat doit le savoir.

Le Fonds des cultures urbaines consiste, il me semble, vu les orientations du Chef de l’Etat, à accompagner financièrement la création, la production et la diffusion des expressions du mouvement hip hop et des cultures urbaines.

Si nous écartons des projets artistiques très pertinents, comme celui des jeunes rappeurs de Diégui Rails de Pikine, ou notre projet Passerelles Guédia-Mons, que je ne cesserai de vanter et dont je resterai fier, comme vous le dites, le Fonds a financé un match de foot-ball : mbalaxmen contre rappeurs. Quel sacrilège ! Cette incongruité n’existe pas au Fonds d’aide à l’édition, pour accompagner les éditeurs et écrivains, ou, au Fopica, Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle pour soutenir les cinéastes et les producteurs.

Quelle maladresse de dire que, pour être éligible au FDCU, il faut être une structure spécialisée du mouvement Hip-Hop ou des cultures urbaines.

Monsieur le Directeur, toutes les associations sont régies par la même loi,  qu’entendez vous par structure spécialisée en hip hop et cultures urbaines ?

Et comment expliquez-vous alors la subvention accordée à l’association Kaay Fecc ?

Les Nuits du slam , qu’organise notre association, existe depuis longtemps, bien avant la mise en place du FDCU. N’était-il pas plus judicieux de subventionner une association, même de Jupiter, qui vise à développer les cultures urbaines, plutôt qu’un match de football ?

Vous distribuez deux cents millions, issus de la dotation du FDCU, qui s’élève à trois cent millions, en affirmant, par la suite, que les cent millions qui restent sont destinés au fonctionnement, servent à appuyer des formations ou autres activités.

Par ces agissements, vous montrez une réelle volonté de détourner l’argent public, car ce fonds est logé à la Direction des Arts , qui a déjà un budget de fonctionnement. Tout ça est, certes, bien nébuleux !

Monsieur Koundoul, vous ne percevez même pas les enjeux réels de la culture et vous trahissez la politique du Chef de l’Etat, dans le secteur de la culture arrimé au Plan Sénégal Emergent. Le Ministère de la Culture manque de rigueur, à tel point que, des artistes qui n’ont pas confiance en vous, à cause de vos pratiques, se démarquent, quand vous les avez abordés sur l’invitation du Chef de l’Etat à la communauté culturelle.

Je me garderai bien d’user des mots que vous utilisez, tels que : « chantage », « victimisation ». Le mot « chantage » n’existe pas dans mon lexique, par contre vous ne le connaissez que trop bien, en traquant des artistes dont les projets sont financés pour des raisons inavouées.

Je suis diplômé de l’Ecole des Arts, mes projets artistiques sont appuyés par des institutions nationales régionales, voire internationales, qui reconnaissent les mérites et encouragent les programmes menés, professionnellement.

Vous essayez de semer le trouble dans l’opinion, en faisant croire que j’ai fait la demande au nom du Centre Sénégalais de l’institut international du théâtre (IIT). Nous savons vous et moi que c’est faux. La seule association au nom de laquelle j’ai toujours agi par rapport à ces subventions reste la Compagnie Théâtre de la Rue. Or cette association a son récépissé, organise des manifestations chaque année, tient son assemblée générale, fait des rapports d’activités (qui sont déposés au ministère). Qui fait mieux dans le secteur de la culture ?

Vous devriez avoir honte d’évoquer le Centre Sénégalais de l’IIT car dès le début vous avez tout fait, pour lui rogner les ailes.Le Président du Centre Sénégalais de l’IIT et le secrétaire général que je suis, n’avons ménagé aucun effort pour la relance de la structure mais avons toujours malheureusement fait face à votre blocage.

Je rentre de Ouagadougou, où j’ai représenté le Centre Sénégalais de l’IIT , à la réunion du Comité Régional Afrique de l’Institut International de Théâtre-CRAIT grâce au soutien de la Walonnie Bruxelles . Grande a été ma déception d’apprendre comment, vous et votre compère Massamba Gueye, avez tenté de nous dénigrer auprès de nos collègues africains.

Mais le stratagème s’est retourné contre vous : vous ne valez plus rien aux yeux des hommes de cultures du continent.

Monsieur le Directeur, dans votre lettre vous donnez l’impression que je suis dans le comité de  rédaction du rapport sur la convention de 2005 et que j’ai boudé les travaux car c’était du bénévolat. Ce n’est pas exact. Vous oubliez que dés mon retour du Forum international organisé dans le cadre de la célébration du 10 éme  anniversaire  de la Convention de l’Unesco sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles à Mons en Belgique le 25 octobre 2015, rencontre au cours de laquelle j’ai représenté le Sénégal en ma qualité de membre associé à la Fédération Internationale des Coalitions pour la Diversité Culturelle, je me suis approché de vous pour vous faire l’état des lieux. Il s’en est suivi une réunion restreinte dans votre bureau, ce qui est à l’origine de la mise sur pied de ce comité de rédaction du rapport de 2005. Malheureusement vous avez pris le parti de ne point me convoquer durant les séances importantes. Et c’est également faux de dire qu’il n’y a pas de motivations financières? Vous vous êtes retrouvés, entre copains comme d’habitude, tous frais payés avec remboursement de frais de transport et perdiem à salyJe n’avais jamais été convié à ces rencontres.

Je vous signale que, vous et votre ami/cousin Massamba Gueye, avez déclaré ouvertement, que vous me fermiez les robinets. Heureusement que Dieu est grand et que les autres institutions pensent autrement ! On ne peut pas arrêter la mer avec ses bras.

Monsieur le Directeur, revenez sur terre, vous allez partir, l’institution restera.

N’hésitez pas, comme vous le dites, à aller porter plainte.

Nous sommes prêts pour la riposte.

Monsieur le Directeur, vous avez épuisé toutes vos munitions, plus vous vous agiterez plus vous   vous mettrez à nu. C’est vraiment dommage que vous fassiez le choix de patauger dans le ridicule. Le ministère de la culture mérite mieux.

 

Papa  Meissa Gueye

Théâtre de la Rue

Membre associé Fédération Internationale des Coalitions pour la Diversité Culturelle-FICDC

SG Centre Sénégalais de l’IIT.

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