Pape Alé Niang écrit au président Macky Sall

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Excellence Monsieur le Président,
Je n’ai que ce canal pour m’adresser à vous. Je le ferai de manière respectueuse et véridique. Cette missive est écrite dans un moment de profonde préoccupation concernant la situation politique actuelle de notre pays. Les récentes manifestations violentes et les pertes en vies humaines qui en ont résulté ont provoqué une crise profonde et ont semé le désarroi au sein de notre société. Le Sénégal a vécu une tragédie.
Tout d’abord, permettez-moi d’exprimer ma solidarité et mes sincères condoléances aux familles et aux proches des personnes qui ont perdu la vie lors de ces événements tragiques. Ces pertes humaines sont inacceptables, et il est de notre devoir collectif de tout mettre en œuvre pour éviter que de tels drames se reproduisent à l’avenir.
Excellence, le Sénégal vit des lendemains incertains. Chaque sénégalais redoute profondément les jours et les mois qui viennent un nouvel embrasement.
En tant que citoyen de ce pays, je suis profondément attaché à nos valeurs républicaines et à notre démocratie. Les manifestations et les expressions de mécontentement sont un droit fondamental qui doit être respecté et protégé. Cependant, il est crucial que les manifestants puissent s’exprimer pacifiquement, sans craindre pour leur sécurité ou leur vie. Les violences qui ont accompagné ces manifestations sont contraires à nos principes démocratiques et ne peuvent être tolérées.
Mais qu’est ce qui est à l’origine de tout cela ?
Une réflexion profonde révèle une crise larvée et profonde de confiance par rapport à nos institutions. Plus particulièrement la justice. Le peuple sénégalais est un peuple éveillé et pacifique qui a réglé en permanence ses crises politiques par la voie des urnes.
Monsieur le Président, c’est à vous de prendre des mesures immédiates pour décrisper cette crise. Et La solution n’est pas sécuritaire. Bien au contraire ! Lors de votre magistère deux fois de suite l’armée a été réquisitionnée dans le cadre du maintien de l’ordre. Je m’interroge si vos prédécesseurs ont eu à le faire par le passé.
Excellence , Vous seul avez les moyens de ramener la sérénité dans ce pays. Et la solution est bien simple. Vous avez appelé à un dialogue. Mais ce dialogue doit être sincère. La première étape essentielle à ce dialogue est de dire au Sénégalais de manière claire et sans équivoque que vous ne serez pas candidat à la prochaine présidentielle en 2024. La seconde étape est de délier les dossiers judiciaires et les questions de candidature par un toilettage du code électoral. Macron n’a pas empêché à Marine LePen d’être candidate malgré des dossiers judiciaires pendants pourtant il savait qu’elle était son challenger naturel , ni Mélenchon condamné à plusieurs reprises . Trump aux Etats-Unis a plus de 13 chefs d’accusations au-dessus de sa tête pourtant il est dans la course aux primaires chez les républicains et probablement il sera candidat.
Excellence Monsieur le Président , vos prédécesseurs n’ont jamais bénéficié de la justice ou d’autres artifices pour éliminer un adversaire politique. Pourtant ils en avaient la possibilité et les moyens . Car véritablement rien n’a changé dans l’architecture institutionnelle de notre pays.
Excellence M. le Président, en organisant des élections libres, transparentes et inclusives sans y participer. Une première au Sénégal pour un président sortant, vous partirez par la grande porte de l’histoire.
Excellence , après cette tragédie vécue atrocement par des familles endeuillées , les Sénégalais pansent leurs blessures profondes tout en réclamant la vérité. Des enquêtes approfondies et impartiales doivent être menées pour faire toute la lumière sur les morts , les actes de violence commis et pour que les responsables soient tenus de rendre des comptes. L’impunité commence à avoir des racines profondes dans notre cher Sénégal.
Excellence Monsieur le Président vous savez parfaitement que le Sénégal est entré dans un cycle intrépide de manifestations comme en 2011 lorsque vous étiez dans l’opposition.
Je vous demande instamment et solennellement de garantir la sécurité de tous les citoyens, y compris des manifestants pacifiques. Il est essentiel que les forces de l’ordre fassent preuve de retenue et n’utilisent la force qu’en dernier recours, conformément aux principes de proportionnalité et de nécessité.
Aucune manifestation autorisée n’a occasionné des troubles à l’ordre public au Sénégal.
Monsieur le Président, la crise politique que nous traversons ne peut être ignorée ni minimisée. Pour la résoudre elle nécessite une réponse concertée et sincère.
Excellence Monsieur le Président, vous avez le pouvoir et la responsabilité d’apaiser les tensions, de promouvoir la réconciliation. Mais il faut commencer d’abord par fermer vos portes aux faucons qui vous poussent à la confrontation.
Respectueusement….
Pape Alé Niang 

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