Oustaz vous avez dit!

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Loin des diatribes et autres attaques partisanes, il semble urgent de porter un coup de projecteur sur la fonction de prêcheur. On les appelle des Oustaz (enseignant en arabe). Leurs enseignements portent essentiellement sur l’Islam dans sa globalité selon le Sénégalais lambda. 

Alors, leurs images, leurs façons de parler, leur façon de faire… tout doit renvoyer à la sainteté qui enrobe le discours porté, pour ne pas biaiser le message. Parfois on a comme l’impression que certains enseignants religieux ne comprennent pas la lourdeur de leur mission. Ils en ont fait une sinécure interprétant pour ne pas dire falsifiant les versets et hadiths selon leurs humeurs et intérêts du moment. A l’instar du griot qui accepte de vivre au crochet de son maitre, ils se nourrissent de la religion, profitant de l’audience pour assouvir des besoins mondains.

C’est parce que c’est un secteur sans norme. Les enseignants du primaire et les professeurs d’université sont logés à la même enseigne. Or, dans certains pays, n’est pas prêcheur qui veut. Cette absence de réglementation fait que souvent, le problème d’interprétation se pose. Pourquoi pas un tribunal des pairs pour les Oustaz?

Un conseil qui veillera sur le recrutement des prêcheurs: leurs parcours, connaissances et messages. Il aura le pouvoir de sanctionner un prêcheur et son émission. Cette structure “gendarme du secteur” évitera aux croyants certaines dérives et allégations sujettes aux polémiques stériles. Mais si on laisse faire comme ce fut le cas actuellement, on ne sortira jamais du tourbillon des excès et écarts de langage.

Et pourtant, jadis le Sénégal a connu des prêcheurs désintéressés. Je veux citer Serigne Sam Mbaye, El hadji Ibou Sakho ou les contemporain El hadji Moustapha Gueye, El hadji Hady Niass, Serigne Rafahi Mbacké… Ils ne sont plus nombreux ces Oustaz qui ne sont pas emporté par les besoins terriens. Le phénomène buzz a amplifié cette tare: tout faire pour inonder les réseaux sociaux, tout faire pour “am buzz”. A cet effet, la religion est utilisée comme véhicule pour atteindre son objectif. Au lieu de parler sans rien attendre en retour, si ce n’est pas la récompense d’Allah, on fait des appels du pied, on parle pour plaire, on passe sous silence certains versets pour ne pas déplaire. Et on devient sans s’en rendre compte “businessman religieux”

Somme toute, un Oustaz n’est pas un simple animateur ou présentateur. Ce qu’on peut tolérer à Abba ne passe pas avec un homme qui s’est donné la mission d’inviter les gens dans le droit chemin…

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