Ousmane Sonko : “Waxtaan am na!”

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L’opposant Ousmane Sonko a confirmé, vendredi, avoir été démarché lors de son séjour carcéral par des émissaires mandatés par le pouvoir pour des discussions allant dans le sens d’une décrispation de la vie politique au Sénégal.

Selon l’opposant, ces discussions ont tourné autour de trois points, à savoir le report de l’élection présidentielle, le vote d’une loi d’amnistie et la tenue d’un dialogue national.

L’opposant, remis en liberté jeudi soir, affirme avoir rejeté “toutes ces propositions”, arguant qu’il ne négocie pas “avec un pistolet sur la tempe”.

Le leader du parti dissous Pastef rencontrait des journalistes, en compagnie de Bassirou Diomaye Faye, candidat de cette formation à la présidentielle du 24 mars.

Cette rencontre avec les journalistes coïncidait avec la première intervention publique de MM. Sonko et Faye, depuis leur remise en liberté jeudi soir.

Les émissaires mandatés par le pouvoir pour le rencontrer justifiaient le report du scrutin par le fait que le maire de Ziguinchor et “un autre candidat recalé” par le Conseil constitutionnel, “ne pouvaient pas manquer à cette élection présidentielle”.

“S’il y a quelqu’un qui devait contester ces décisions du Conseil constitutionnel, cela devait être moi”, a-t-il martelé, en faisant allusion à ses déboires avec la justice qui ont contrarié son ambition de porter candidat.

Détenu depuis fin juillet sous divers chefs d’accusation, dont appel à l’insurrection, Ousmane Sonko était présenté comme le principal challenger du président Macky Sall, avant d’être arrêté puis placé en détention.

Candidat déclaré à la présidentielle de 2024, il a été disqualifié par le Conseil constitutionnel, ce qui a conduit son camp à désigner avec son assentiment son bras droit Bassirou Diomaye Faye, détenu depuis avril 2023, pour le remplacer à l’élection.

La candidature du lieutenant de M. Sonko, en détention depuis près d’un an, pour notamment diffusion de fausses nouvelles et outrage à magistrat, a été finalement validée par le Conseil constitutionnel, pour le compte de la coalition “Diomaye Président”.

“L’essentiel était que +le projet+ arrive à placer des candidats. Et cela, on l’a réussi. Ce projet dépasse nos petites personnes”, a-t-il poursuivi.

S’agissant de la question de la loi portant amnistie générale des faits commis entre le 1ᵉʳ février 2021 et le 25 février 2024, en lien avec des manifestations ou ayant des motivations politiques, Ousmane Sonko a rappelé son opposition à cette initiative, si cette loi devait couvrir “les crimes de sang et de meurtre”.

De fait, ses députés ont voté contre cette loi finalement adopté par l’Assemblée nationale, le 6 mars dernier, 94 députés ayant voté en faveur de ce texte, 49 s’étaient prononcés contre son adoption. Il y a eu 3 abstentions.

Il a assuré que si son candidat remporte les élections, il ne compte pas s’inscrire dans “une dynamique de vengeance, mais dans une démarche de rétablissement de la justice”.

S’adressant à ses militants, il a insisté sur la nécessité de “combler” ce qu’il a appelé un “gap ou écart de communication entre la hiérarchie et la base”.

“Quand on suit quelqu’un, il faut apprendre à lui faire confiance”, a-t-il souligné, notant qu’il “arrive un moment où il faut voir les deux faces de la pièce”.

Parlant de la nécessité d’adapter sa stratégie en fonction de l’évolution de la situation, il a fait référence à une tradition coranique relative à un pacte signé le prophète Mouhamed (PSL) avec les notables de la société mecquoise de l’époque.

En dépit de l’incompréhension et des critiques de ses plus proches collaborateurs, ce pacte avait permis à la religion naissante de gagner dix ans d’accalmie pour se préparer à ce qui est relaté dans la sourate “la grande victoire” ou l’ouverture de La Mecque.

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