Les avocats de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko, emprisonné depuis plusieurs mois, ont annoncé vendredi qu’il présentera sa candidature à l’élection présidentielle de février 2024 devant le Conseil constitutionnel du Sénégal, malgré les accusations portées contre lui par l’État selon lesquelles il cherche à l’«écarter» du scrutin.
«Ousmane Sonko va déposer sa candidature au Conseil constitutionnel, qui est habilité à juger de sa candidature», a déclaré l’un de ses avocats, Saïd Larifou, lors d’une conférence de presse à Paris cité par l’AFP et France 24. «On est certain que la candidature sera déposée et validée. Le Conseil constitutionnel est un organe juridictionnel et non politique», a-t-il ajouté.
«Nous poursuivons notre travail d’avocats, jusqu’au stade final, au niveau de la procédure du Conseil constitutionnel, pour qu’Ousmane Sonko soit reconnu valable pour candidater», a confirmé Maître Ousseynou Fall du barreau du Sénégal, présent à cette conférence de presse. «Nous faisons confiance à notre justice, à certains magistrats, pour qu’ils rendent le droit», a-t-il commenté, se disant optimiste sur «un vent nouveau soufflant au sein de la magistrature».
Engagé dans un bras de fer juridique avec l’État sénégalais depuis plus de deux ans, Ousmane Sonko dénonce les multiples affaires portées contre lui comme des complots visant à l’empêcher de se présenter à la présidentielle. Mi-décembre, un juge avait ordonné sa réinscription sur les listes électorales. Cependant, un représentant de l’opposant a affirmé mardi qu’il s’était vu empêché de récupérer les fiches de parrainage nécessaires.
Ses avocats dénoncent un «harcèlement» et un «refus délibéré d’appliquer des décisions de justice» de la part de l’État sénégalais, jetant le doute sur la validation de la candidature de Sonko, à deux mois du scrutin.
