La Crei était réservée aux caciques de l’opposition tandis que l’Ofnac, aux gestionnaires du pouvoir. Mais cette dichotomie pour le moins énigmatique commence à accuser un échec cuisant de part et d’autre. Si la Crei est aujourd’hui morte de sa belle mort, Nafi Ngom Keita n’aura pas compris qu’elle serait victime de son « devoir d’ingratitude ».
Au Sénégal quand on est nommé par le chef, on devient de facto ses yeux et ses oreilles. Or Nafi Ngom Keita n’a pas compris ce rituel encore pratiqué sous nos cieux. Le fait qu’elle soit nommée à la tête de l’office nationale de lutte contre la corruption (Ofnac) ne la prédisposé pas pour autant à traquer délibérément les gens du pouvoir. Conformément aux dispositions réglementaires régissant l’institution qu’elle dirigeait. Autrement dit, Nafi a usé du « devoir d’ingratitude » consistant à être nommé par le chef de l’Etat pour traquer ses ministres, ses directeurs généraux et autres. Le dernier rapport de l’office nationale de lutte contre la corruption (Ofnac) allant de la période 2014-2016 a eu à épingler plusieurs structures de la place comme : La Pharmacie Nationale, la Poste Finances de Sicap Liberté, le Coud, la Commune de Sébikotane, entre autres pour détournement de deniers publics, faux et usage de faux. Au niveau de la présidence de la République, des voix se sont élevées pour fustiger avec la dernière énergie les sorties tonitruantes de Nafi portant sur les rapports de son institution. Mais comme le « devoir d’ingratitude » n’est pas encore corrélé à l’éthique chez nous autres sénégalais, alors la porte ne pouvait être que tout indiquée à la dame de fer remplacée à son poste au tombeur d’Idrissa SECK.
Assane SEYE pour Sunugal24.NET