Nigeria: les otages de Boko Haram dont les médias ne parlent pas

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Les 82 « lycéennes de Chibok » libérées samedi soir 6 mai dans le nord-est du Nigeria ont rejoint Abuja dimanche et doivent maintenant effectuer un bilan de santé, ainsi qu’un débriefing sécuritaire avant de pouvoir enfin rejoindre leur famille. Une libération qui intervient après trois ans passés aux mains du groupe terroriste Boko Haram. Elles étaient 276 le jour de leur enlèvement. Et sont encore plus de 110 aux mains de leurs ravisseurs. On sait peu de choses sur celles qui restent détenues, comme d’ailleurs sur tous les autres jeunes enlevés par Boko Haram et dont on ne parle quasiment jamais.

L’enlèvement de Chibok avait suscité depuis trois ans l’émoi de la communauté internationale et une mobilisation sans précédent derrière la bannière du mouvement Bring Back Our Girls. Mais ce qu’on sait moins c’est que Boko Haram continue d’enlever de manière quasi quotidienne des filles et des jeunes garçons dans le nord-est du Nigeria.

Amnesty International a recensé 41 autres cas d’enlèvements collectifs commis par le groupe terroriste depuis 2014. Des milliers d’hommes et de femmes seraient encore aujourd’hui captifs de Boko Haram selon Amnesty. Des otages souvent victimes de viols, passés à tabac ou embrigadés pour commettre des attentats suicide.

Selon l’UNICEF 27 enfants, en majorité des filles, ont été utilisés comme Kamikaze pour le seul premier trimestre 2017 dans le bassin du Lac Tchad. La plupart des enlèvements ne sont que peu relayés dans les médias, et de nombreuses familles nigérianes ont abandonné tout espoir de retrouver leurs proches.

Dimanche, elles ont rencontré le président Buhari. L’objectif, maintenant, est de permettre à ces jeunes femmes de reprendre une vie normale après trois ans de captivité aux mains du groupe terroriste. Le porte-parole du président, Femi Adesina, promet que leur réintégration est la priorité des autorités.

« Le président était très content de recevoir les lycéennes. Il a promis de faire tout ce qui est nécessaire pour qu’elles soient réintégrées dans notre société, et il a promis aussi que la présidence elle-même veillera à cette réintégration. Je crois d’ailleurs que ça a déjà commencé : elles ont repris pied dans la liberté, elles sont de retour à Abuja… Je crois que leur réintégration parmi nous a déjà commencé ! Je suis sûr qu’elles ont pu se changer, qu’elles ont reçu une attention médicale, et des conseils psychologiques. Je crois que tout ça commence bien. 

 

RFI

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