Niger : Médina Baye appelle à « user des moyens pacifiques » pour résoudre la crise

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Le porte-parole du Khalife général de M »dina Baye Cheikh Mahi Aliou Cissé a invité la communauté internationale à faire recours aux moyens pacifiques pour une résolution de la crise politique au Niger, estimant qu’une intervention militaire « pourrait impacter négativement la sous-région ».

« Des moyens beaucoup plus pacifiques doivent être utilisés pour résoudre la crise qui sévit au Niger après le coup d’Etat militaire (…) nul n’ignore que le Niger et le Sénégal constituent un seul peuple », a avancé le porte-parole du Khalife de Médina Baye.

Cheikh Mahi Aliou Cissé recevait samedi à Médina Baye le député Thierno Alassane Sall, leader de la République des valeurs (RDV), une formation politique de l’opposition. M. Sall a fait le déplacement pour, dit-il, sollciter l’intervention de Médina Baye pour la résolution de la crise nigérienne.

« La communauté de Médina Baye embrasse plusieurs pays notamment africains où on compte des millions de disciples de Cheikh Al Islam El Hadji Ibrahima Niass qui a des membres de sa famille biologique qui y vivent », a fait remarquer Thierno Alassane Sall.

Cheikh Ibrahima Niass, dit Baye Niass (1900-1975), fondateur de Médina Baye et célèbre propagateur de l’Islam et de la Tidjania en Afrique et dans le monde, compte plusieurs disciples au Niger.

Plusieurs membres de la famille de Baye Niass dont Sayda Oumoul Khairy Ibrahima Niass, une fille de Baye Niass sont établis au Niger depuis plusieurs années. Cette femme qui tient une grande école est devenue l’une des femmes les plus inflluentes au Niger.

Marié au défunt Cheikh Aboubacar Hassoumi, une figure de l’Islam au Niger, Sayda Oumoul Khairy Ibrahima Niass est la fondatrice de plusieurs complexes scolaires et des groupements féminins à Niamey et au niveau de la ville de Kiota.

« Nous savons le travail important que Cheikh Mouhamadou Mahi Ibrahima Niass a réalisé au Soudan, au Mali, en Gambie et dans d’autres pays en tant qu’apôtre de la paix. Et c’est vers cet apôtre de la paix qu’on s’est tourné aujourd’hui dans un geste d’espoir mais aussi d’inquiétude », a soutenu M. Sall.

« Toute personne qui peut œuvrer pour éviter une éventuelle intervention militaire, doit jouer sa partition car une telle situation pourrait avoir des impacts négatifs sur les pays de la sous-région », a déclaré le porte-parole de Médina Baye.

« S’il y a d’autres moyens plus pacifiques qu’une intervention militaire, il faut s’en user jusqu’à les épuiser avant de prendre une décision regrettable », a insisté Cheikh Mahi Aliou Cissé, rappelant les relations qui lient les peuples du Niger du Sénégal.

« Les coups d’Etat qui sévissent en Afrique nous font excessivement mal, d’autant plus que l’Afrique est dans un processus de développement. Et le développement de nos pays ne peut être possible que dans la démocratie », a poursuivi M. Cissé dont les déplacements au Niger et dans la sous-région sont fréquents.

Il a estimé que la conquête du pouvoir doit passer par les voies démocratiques, notamment par le truchement d’élections transparentes.

« Si on veut prendre le pouvoir, il faut proposer des projets et programmes qu’on pense être beaucoup bénéfiques au pays. Quitte même à dénoncer les manquements du régime en place pour essayer de convaincre les citoyens électeurs », a-t-il ajouté.

« Si chaque personne pense que la prise de pouvoir doit être faite par la force, ce n’est pas bon signe pour un pays. Malheureusement, une telle situation est en train de faire tâche d’huile dans notre continent », a déploré le porte-parole de Médina Baye.

Nous condamnons le coup d’Etat parce que c’est un acte de trahison de la part des militaires (…) en tant que démocrates qui croyons en la démocratie, nous ne pouvons pas cautionner des coups d’Etat », a martelé le député Thierno Alassane Sall.

Le président Mohamed Bazoum a été renversé par un coup d’Etat le 26 juillet dernier. Le putsh a été perpétré par des militaires nigériens regroupés au sein d’un Conseil national de sauvegarde de la patrie (CNSP), dirigé par le général Abdourahmane Tchiani.

M. Bazoum est retenu depuis cette date par les putschistes, en compagnie de certains membres de son gouvernement.

La communauté internationale a condamné ce coup de force et pris des sanctions à l’encontre du Niger.

Au niveau sous-régionale, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui appelle au « rétablissement » du président nigérien Mohamed Bazoum, a pris une série de sanctions contre les militaires lors d’un premier sommet extraordinaire.

Le CNSP qui a fermé l’espace aérien du Niger « face à la menace d’intervention » armée de la CEDEAO, a déja procédé à la formation d’une équipe gouvernementale de 21 membres dirigée par le Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine, un ancien ministre des Finances.

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