Nécrologie : Quelques grandes lignes de la vie du défunt guide des Thiantacounes, Cheikh Béthio Thioune…

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Né en 1938 à Madinatoul Salam, une localité située à Mbour, Cheikh Béthio Thioune a quitté ce monde, ce mardi 7 mai 2019 à l’âge de 81 ans à Bordeaux (France). Le Guide des Thiantacounes est issu d’une famille de près de 8 enfants, du couple Coly Thioune et de Bamby Thiam. Et c’est à sa huitième année qu’il a croisé la route de Serigne Saliou Mbacké. C’était exactement le 17 Avril 1946, date qu’il n’a cessé de célébrer,  jusqu’à la veille de sa mort. 

Alors, âgé de 11 ans, c’était en 1950, Béthio Thioune intègre l’école française. Son père lui avait opposé un niet catégorique. Serigne Saliou l’a convaincu de lui donner sa chance. Il est alors inscrit à l’école 3 de Mbour. En 1956, il est âgé de 17 ans, il obtient son Certificat de fin d’études élémentaires (Cfee) à Thiès. En 1961, il obtient au lycée Faidherbe de St-Louis son Diplôme de fin d’études moyennes (Dfem). 

Devenu enseignant, il est affecté en Casamance. À 23 ans, il sert à Agnack. En 1963, Béthio est parachuté à l’école Champ des courses de Thiès. Dans la Capitale du rail, il fait la prison 3 ans après son arrivée. On est en 1966. Il y a passé 6 mois. Après son jugement, le Président Léopold Sédar Senghor lui accorde une amnistie et ordonne sa réintégration dans la fonction publique.  
De 1966 à 1968, il s’active dans la délégation médicale. Et entre à l’Ecole nationale d’économie appliquée (Enea) en 1968. Le voilà 3 ans à Meouane, comme inspecteur de l’animation et de l’expansion rurale. Il devient, en 1972, Agent technique des cadres ruraux (Atcr). Puis inspecteur régional de l’animation rurale à Kaolack, 2 ans après. Pendant quatre ans, Béthio Thioune est directeur de la promotion humaine de la ville de Kaolack. et c’est avec la bénédiction de son marabout Serigne Saliou, qu’il tente le concours professionnel de l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (Enam, actuel Ena). Alors âgé de 40 ans, il le réussit en devenant major de sa promotion. Après une formation de trois ans, il devient administrateur civil. 

En 1980, il est affecté à la commune de Diourbel, puis Kaolack, après un an de service. Détaché à Guédiawaye comme Secrétaire général de la commune de Dakar, en 1987, il sera élevé cette année là au titre de ‘’Cheikh’’ par Serigne Saliou Mbacké. En 1991, il est revenu à Dakar, précisément à l’Administration de la communauté urbaine de Dakar au côté de l’ancien et défunt maire de Dakar, Mamadou Diop. Ce, jusqu’à sa retraite en 1996. 
 En 1990, il reçu le ndigueul de Serigne Saliou lui recommandant  alors de recevoir, dorénavant, ses disciples à Dakar durant le Gamou. Les thiant (manifestations religieuses) qu’il organisait au Croisement Béthio (une rue éponyme) sont connus de tout Dakar. Des bœufs, chameaux et autres bêtes y étaient immolés pour les festins (berndé).  Et c’est près de 20 ans après que Cheikh Béthio plonge dans la politique. C’était pour soutenir le président Abdoulaye Wade à la présidentielle de 2017.  Me Wade sort victorieux de ces joutes. Mais c’est après l’élection présidentielle de 2012, consacrant l’arrivée aux affaires de Macky Sall que Cheikh Béthio Thioune est cité dans une affaire de double meurtre. Il est alors inculpé par le Procureur Ibrahima Ndoye et placé sous mandat de dépôt à la Maison d’arrêt et de correction de Thiès 

Son procès est ouvert à Thiès le 8 novembre 2012. Mais, il a été renvoyé  plusieurs fois. La Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar lui a accordé le 22 février 2013 une liberté provisoire assortie de mesures de contrôle judiciaire. En novembre 2013, l’état de sa santé a obligé ses proches de le transférer d’urgence en France où il a subi une double opération du cœur. 

Cheikh Béthio Thioune, sorti de prison, pour raison médicale, n’y retournera plus jamais. Condamné par contumace à 10 ans de travaux forcés à l’issue d’un procès ouvert ce 23 avril sur le double meurtre de Médinatou Salam, pour complicité de meurtre, prononcée hier à Mbour, le guide des Thiantacounes a rendu son dernier souffle ce mardi 7 mai 2019, loin de sa patrie. Journée qui restera gravée à jamais dans la mémoire des Thiantacounes parce que marquant le décès de leur guide Cheikh Béthio Thioune dans sa 81e année. Le consul Sénégalais à Paris a été informé du décès. Ce mercredi 8 mai étant une journée fériée en France, la dépouille du Cheikh ne pourrait être rapatriée qu’au plutôt jeudi, informe des sources, installées dans la capitale française.  

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