Momar Seyni Ndiaye sur le Prodac: « Que Mame Mbaye Niang et son entourage apportent très rapidement les réponses… »

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Mame Mbaye Niang, Cheikh Oumar Hann, Cheikh Kanté, entre autres. Ils sont nombreux, proches du président Macky Sall à être épinglés par des rapports, soit de l’Ofnac, soit de l’Ige, soit de l’Igf… Au moment où le camp d’en face dénonce une chasse aux sorcières de la part du régime actuel. Pour l’opposition, le chef de l’Etat protège ses alliés. Senego s’est entretenu sur la question avec Momar Seyni Ndiaye.

La publication du rapport de l’Inspection général des finances (Igf) sur la gestion du Prodac est parmi les plus récentes. Pour Momar Seyni Ndiaye, elle constitue « une situation extrêmement grave si, d’aventure, il n’y aurait pas de suite…« .

« Si les accusations sur l’ex-ministre de la Jeunesse et son entourage restent sans suite, on pourrait en conclure qu’il y a une impunité qui est totalement impensable dans un contexte de gouvernance…« , estime le journaliste.

Pour l’analyste politique, ce rapport à priori constitue une dernière étape. Une dernière étape qui, selon Momar, « malheureusement a été plus où moins faussée parce que, semble-t-il, les incriminés n’ont pas encore eu l’occasion d’apporter les réponses à ce rapport. C’est ce qui fait que c’est très difficile de dire que ce rapport doit confirmer ces accusations graves qui sont dans le rapport. Aujourd’hui, il semble qu’on soit en présence d’un rapport provisoire auquel, demain, le ministre et son entourage devraient apporter des éléments de réponse pour que ce rapport soit conclu définitivement et bien entendu présenté au procureur de la République pour des suites judiciaires« .

Notre interlocuteur recommande, à cet effet, d’attendre car, « tant que le dossier n’aura pas été livré au procureur, il sera très difficile de demander tout de suite une saisine de la Justice. Et que l’esprit des rapports de cette nature, c’est précisément de donner la possibilité aux mis en cause de se justifier, de s’expliquer, de revenir sur les accusations d’une gravité extrême contenues dans ce rapport… »

« C’est la deuxième fois qu’un ministre démissionne et qu’il est rattrapé par la suite, dans des conditions inexplicables. Je pense que les ministres sont des autorités, des responsables qui prennent la pleine mesure de leur mission. Et que s’ils en arrivent à démissionner, c’est parce que précisément ils pensent devoir le faire dans des conditions qu’ils ont eux même vécu« , poursuit-il. Non sans trouver inacceptable le fait que ces ministres « démissionnaires », soient rattrapés, après leur démissions et remis dans l’attelage.

« Heureusement qu’il y en a qui ne reviennent pas sur leur décision (Ndlr: Thierno Alassane Sall). Quelqu’un qui démissionne, il y a deux situations possibles. Soit il a des choses à se reprocher, il démissionne. A partir de ce moment là, on devrait le poursuivre pour mesurer l’étendue des choses qu’il a commises. Ou alors il démissionne pour se donner les moyens de se défendre« , analyse M. Ndiaye qui estime que dans les cas, « il n’a pas à revenir sur sa décision« .

Pour lui, cette situation créée, « aussi bien par Mame Mbaye Niang comme Youssou Touré à l’époque, me parait totalement inacceptable et probablement indescriptible dans un contexte de démocratie et de bonne gouvernance… »

« Interrogé par le journaliste Pape Ngagne Ndiaye sur sa fausse-vraie et rocambolesque démission, le ministre Mame Mbaye Niang a tenu des propos vaseux. Jugez-en par vous-même:

le dimanche, j’ai écrit ma lettre de démission puis je me suis dirigé vers la primature où j’ai trouvé les portes closes. Ensuite, je me suis dirigé au domicile du Premier Ministre pour lui faire part de ma démission’. S’adressant aux 14 millions de Sénégalais, le ministre Mame Mbaye Niang a affirmé publiquement qu’il ignorait que les services de la Primature étaient fermés le week end« , avait dénoncé le FPDR-France sur senego.

Momar Seyni Ndiaye est lui aussi d’avis que ces arguments de l’ex-ministre de la Jeunesse ne tiennent pas la route.

« Nous sommes en face d’une situation indescriptible et inadmissible dans une démocratie, dans une République. Je pense qu’il ne peut pas y avoir deux poids deux mesures et il faut que Mame Mbaye Niang et son entourage apportent très rapidement les réponses pour qu’un rapport définitif puisse être mis entre les mains du procureur pour pouvoir tirer toutes les leçons. Pour ce qui reste, est ce que c’est une guéguerre entre les gens de l’Apr, les membres de l’Apr, vraiment cela ne concerne pas les Sénégalais.

L’Apr est une association privée qui est au Gouvernement, qui exerce des fonctions publiques. Maintenant, s’ils ont une contradiction en leur sein, ils n’ont qu’à le régler entre eux… Les citoyens sénégalais n’ont que faire des querelles byzantines qui peuvent exister entre membres de l’Apr. Aujourd’hui, il s’agit de mise en cause très graves sur la gestion des deniers publics et cette affaire là doit être tirée au claire le plus rapidement possible. Il faut que nous sachions que nous sommes en présence d’un Etat, d’une administration organisée, dans le cadre d’une République et qu’il y a des choses qui sont inadmissibles« , regrette Momar Seyni Ndiaye.

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