Mamadou Racine Sy, Pca de l’Ipres : « Préserver l’autonomie de gestion de l’institution »

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Mamadou Racine Sy a fortement salué la décision « historique » du chef de l’État, Macky Sall, de défiscaliser les pensions de retraite qui a permis à l’institution dont il est le président du conseil d’administration, de relever le niveau des allocations. Il a aussi loué les efforts du patronat pour que les travailleurs jouissent d’une retraite paisible.

Le Pca de l’Ipres a fortement salué la mesure prise par le chef de l’État de défiscaliser les pensions de retraite et les placements financiers de l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres). Elle a permis à l’institution de faire une économie d’environ 8 milliards de FCfa consacrés à l’amélioration des conditions de vie des allocataires. « Le financement de notre système de retraite coûte évidemment très cher. C’est l’occasion, Monsieur le président, de vous remercier de la décision historique que vous avez prise de défiscaliser les pensions de retraite et les placements financiers de l’Ipres. Cette défiscalisation renforce, aujourd’hui, les efforts de notre institution pour le relèvement des niveaux de pensions des retraités », a dit Mamadou Racine Sy.

Pour lui, l’avenir de notre système de retraite, c’est aussi le renforcement de l’autonomie de gestion de l’institution « qui n’est pas négociable ». « Il faut que l’autonomie de gestion de l’Ipres soit préservée pour que nous puissions continuer à travailler pour les retraités. Le tripartisme État-employeur-travailleur est une réalité dans les organes de gouvernance de l’institution. Rien ne peut être décidé sans le consentement de la majorité des partenaires sociaux et sans l’approbation de l’État. C’est un signe de bonne gouvernance qu’il convient de sauvegarder », a soutenu le porte-parole du patronat.

Faible niveau de cotisation
Au cours de cette conférence sociale, il sera question de la mise en place d’un régime complémentaire à l’Ipres pour les non cadres. A cet effet, l’employeur rappelle que notre pays doit rester attractif et compétitif en termes de coût des cotisations sociales. Et pour cela, il faut privilégier le réalisme et se garder de toute proposition préjudiciable à l’investissement privé par rapport aux pays concurrents. « Le patronat est ouvert à la concertation, mais il souligne, dès à présent, que la répartition des pourcentages employeurs-travailleurs de ce régime complémentaire ne doit pas revêtir un caractère obligatoire », a souligné Mamadou Racine Sy. La mise en place des fonds privés de pensions de retraite est aussi l’un des thèmes majeurs de cette conférence. Pour cela, le patronat a mentionné l’existence des produits d’assurance offerts déjà par ses compagnies d’assurance. Toutefois, il s’est dit favorable à ce qu’il y ait plus d’intervenants dans l’offre, mais dans le respect, dans la concurrence et de la libre administration des bénéficiaires. Le Pca de l’Ipres a, auparavant, relevé qu’aller à la retraite constitue une angoisse pour bien des travailleurs du fait de la modicité des pensions. « Comment ne pas être effrayé quand l’on annonce à un travailleur qui a un salaire mensuel moyen de 100.000 FCfa que sa pension mensuelle sera de 35.000 FCfa aussitôt qu’il sera admis à la retraite ? Quand on annonce à un cadre qui a un salaire mensuel de 400.000 FCfa que sa pension sera de 100.000 FCfa après la retraite ? Mais aussi à ce haut cadre d’entreprise et à ce directeur général ayant un salaire mensuel compris entre 1 million et 5 millions de FCfa que sa pension à la retraite sera de 350 000 FCfa ? » s’est interrogé M. Sy. A l’en croire, « si nous voulons une retraite descente pour tous, il nous faut aller jusqu’au bout des réformes systémiques et paramétriques du régime des pensions ».

Par ailleurs, il a expliqué que les petites pensions sont liées à la faiblesse des niveaux et la courte durée des cotisations. Il a ainsi rappelé que la protection sociale est une affaire de tous. « Trop de solidarité ne tue pas la solidarité, mais c’est l’irresponsabilité qui la détruit. Il ne faut donc pas détruire la solidarité, mais organiser la responsabilité de l’État, celle des employeurs, des travailleurs et des retraités. Bâtir une nouvelle architecture de notre système de retraite ne consiste pas simplement à ouvrir un débat sur la réalité des niveaux de pensions mais c’est surtout apporter des réponses à son financement », a-t-il soutenu. Le Pca de l’Ipres a, enfin, rassuré que le patronat souhaite que tous les travailleurs bénéficient d’une retraite descente, ce repos bien mérité. Cependant, il a plaidé pour une protection sociale qui privilégie le travail, « valeur fondamentale de toute société progressiste ». « La richesse, il faut la produire pour la partager car c’est l’économie qui nourrit le social », a estimé M. Sy.

 

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