Macron accuse Bolsonaro d’avoir “menti” sur le climat, la France s’oppose à l’accord UE-Mercosur

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(FILES) In this file photo taken on June 28, 2019 France's President Emmanuel Macron (L) and Brazil's President Jair Bolsonaro attend a meeting on the digital economy at the G20 Summit in Osaka. - Brazilian President Jair Bolsonaro blasted his French counterpart Emmanuel Macron Thursday August 22 as having a "colonialist mentality" for rallying G-7 countries to address wildfires raging in the Amazon rainforest. (Photo by Jacques Witt / POOL / AFP)

L’Elysée estime que le président brésilien Jair Bolsonaro n’a pas “respecté ses engagements climatiques, y compris les incendies”. “Dans ces conditions, la France s’oppose à l’accord Mercosur en l’état”, a poursuivi la présidence française.

Le président français Emmanuel Macron estime que son homologue brésilien Jair Bolsonaro a “menti” sur ses engagements en faveur de l’environnement et a annoncé vendredi que dans ces conditions, la France s’opposait au traité de libre échange controversé UE-Mercosur, a fait savoir la présidence.

«Compte tenu de l’attitude du Brésil ces dernières semaines, le président de la République ne peut que constater que le président Bolsonaro lui a menti lors du Sommet d’Osaka», a dit une source à la présidence française. «Les décisions et propos du Brésil ces dernières semaines montrent bien que le président Bolsonaro a décidé de ne pas respecter ses engagements climatiques ni de s’engager en matière de biodiversité», a-t-elle ajouté. «Dans ces conditions, la France s’oppose à l’accord Mercosur en l’état.» La raison de la position française “est l’inaction de Jair Bolsonaro face au changement climatique, y compris sur les incendies”, a précisé l’Elysée.

Le «poumon de la planète» menacé par les feux

Les feux de forêt qui se propagent rapidement en Amazonie sont en train de devenir un sujet diplomatique majeur aux multiples répercussions internationales, tandis que se multiplient les appels à sauver le «poumon de la planète».

Emmanuel Macron s’était alarmé jeudi dans un tweet des feux qui ravagent la plus vaste forêt tropicale de la planète, parlant de «crise internationale» et donnant rendez-vous aux pays industrialisés du G7, qui s’ouvre samedi à Biarritz (sud de la France) «pour parler de cette urgence». La chancelière Angela Merkel ainsi que le canadien Justin Trudeau, deux des membres du G7, ont également jugé impératif de parler de ces incendies massifs pendant la réunion de Biarritz. Le président brésilien a accusé en retour son homologue français de vouloir «instrumentaliser» le sujet «pour des gains politiques personnels».


Emmanuel Macron@EmmanuelMacronNotre maison brûle. Littéralement. L’Amazonie, le poumon de notre planète qui produit 20% de notre oxygène, est en feu. C’est une crise internationale. Membres du G7, rendez-vous dans deux jours pour parler de cette urgence. #ActForTheAmazon

https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/1164616868080103425/photo/1

«La suggestion du président français selon laquelle les affaires amazoniennes soient discutées au (sommet du) G7 sans la participation de la région évoque une mentalité colonialiste dépassée au 21e siècle», a également tweeté Jair Bolsonaro, un climato-sceptique. L’accord de libre échange entre l’UE et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay), signé fin juin après 20 ans de tractations, est très critiqué, notamment par le secteur agricole ou les écologistes.

La France avait conditionné sa validation de l’accord au respect par le Brésil de certains engagements environnementaux qui avaient été notamment discuté pendant le sommet d’Osaka (Japon), du G20, instance dont est membre le Brésil.

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