Macky Sall, An X : quatre bons points d’une décennie de gouvernance

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Macky Sall, An X : quatre bons points d’une décennie de gouvernance
Tout n’est pas rose. Mais en dix ans, le pouvoir en place a posé quelques jalons indispensables en vue de l’émergence du pays. Nous en avons retenus quatre.

Il y a dix ans, jour pour jour, Macky Sall prêtait serment comme quatrième Président du Sénégal. Il entrait ainsi officiellement en fonction une semaine après son élection, le 25 mars 2012. Il nomma, dès le lendemain, le 3 avril, son Premier ministre, le banquier Abdoul Mbaye, et, deux jours après, son premier gouvernement. Le successeur d’Abdoulaye Wade tenait alors son principal levier d’action en tant que chef de l’Etat élu, porteur d’un projet de rupture aux plans, notamment, économique, social et de la bonne gouvernance.

 
Dix ans plus tard, tous les objectifs ne sont pas atteints tel qu’initialement fixés. Malgré l’adoption de la loi sur la déclaration de patrimoine, la création de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) et l’action continue des corps de contrôle de l’Etat, les détournements de deniers publics ne se sont pas estompés. La rareté des actions judiciaires, qui doivent constituer la conséquence des écarts relevés, est souvent pointée comme fond du problème.
 
Malgré les fonds mobilisés pour ce poste et les structures publiques dédiées, l’emploi des jeunes reste une redoutable équation pour le gouvernement. La recrudescence de l’immigration clandestine, à partir des côtes sénégalaises, en constitue une preuve. Même si le manque d’emploi n’est pas l’unique cause de l’ampleur de ce phénomène.
 
Dans beaucoup d’autres domaines, le pouvoir de Macky Sall a du chemin à faire s’il veut atteindre dans les délais son objectif de placer le Sénégal sur les rampes de l’émergence. Mais il peut déjà se féliciter d’avoir posé, dans cette perspective, des jalons essentiels.
 
Et parmi les réalisations du chef de l’Etat les plus visibles et impactant durant cette décennie, on peut relever le lancement du Plan Sénégal émergent (PSE), l’instauration de la Couverture maladie universelle (CMU), la création de la Délégation à l’entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (DER/FJ) et la construction de nombreuses infrastructures modernes.

PSE

 
Il est le nouveau référentiel des politiques publiques. Il couvre la période 2014-2035 et s’inspire du principe de base du projet politique de Macky Sall : «la lutte contre les inégalités et les injustices sociales».
 
Les principaux piliers du PSE sont la transformation structurelle des bases de l’économie, la promotion du capital humain, la bonne gouvernance et l’Etat de droit.
 
Durant la première phase du PSE (2014-2019), 27 projets phares et 17 réformes ont été engagées. Pour la deuxième (2019-2024), cinq grandes initiatives ont été prises. Elles concernent la jeunesse, le numérique, l’économie sociale et solidaire, la reforestation durable et l’industrialisation.
 
Résultats : le Sénégal a enregistré, entre 2014 et 2019 (première phase du PSE) un taux de croissance moyen de 6%. La Covid-19 a ralenti ces performances, mais la courbe est en train de remonter grâce à la mise en place de Plan de résilience économique et sociale à la pandémie et l’adoption du Plan d’actions prioritaire ajusté et accéléré (PAP2A), la stratégie de relance post-crise du gouvernement.

CMU
 
Lancée en 2013, la CMU avait pour objectif intermédiaire la couverture de 75% de la population à l’horizon 2017. Le programme repose principalement sur deux piliers : le développement d’initiatives de gratuité des soins de santé en faveur des groupes vulnérables (personnes âgées, enfants de 0 à 5 ans, femmes enceintes et victimes de certaines pathologies comme le VIH ou la tuberculose) et la promotion des mutuelles de santé communautaires.
 
Près de dix ans plus tard, la CMU est loin du compte. Le niveau de la couverture s’est relevé, par rapport à 2012 (20%), mais il reste bas. En outre l’année dernière, 600 mutuelles de santé communautaire ont été créées. En plus, l’Etat ne subventionnant «que» 50% des cotisations annuelles, la gratuité est partielle. Elle concerne un nombre limité de services et comporte des restrictions, notamment, sur les types de médicaments concernés et les lieux de délivrance.
 
La prise en compte des faiblesses de la CMU devrait permettre d’améliorer cetoutil qui est considéré comme «le plus performant pour réduire les inégalités et favoriser l’accès aux soins dans les pays du Sud».

DER/FJ

 
Récemment, Pape Amadou Sarr a cédé sa place à Mame Aby Sèye à la tête de la DER/FJ. Mais le ci-devant délégué général de la structure a été remplacé pour un écart de langage et non pour défaut de résultats. Au contraire, la DER/FJ affiche des performances si remarquables, en termes d’inclusion financière, que l’initiative inspire de nombreux pays et est saluée par de plusieurs institutions internationales.  
 
Créée en 2018, la DER/FJ s’adresse aux femmes et aux personnes en situation de handicap, sans limite d’âge, ainsi qu’aux hommes de 18 à 40 ans. Les populations de toutes les localités du Sénégal sont éligibles, selon le principe de l’équité territoriale consigné dans le PSE.
 
Ses financements«répondent au besoin d’allègement du coût du crédit, aussi bien en termes de taux d’intérêt que de garanties demandées aux bénéficiaires», renseigne-t-on sur le site de l’institution. «Il s’agit ainsi, détaille-t-on, de faciliter l’accès au financement pour les entrepreneurs généralement exclus du système financier classique, afin de leur permettre de démarrer une activité génératrice de revenus ou d’en consolider une existante.»
Les domaines prioritaires de la DER/FJ sont l’agriculture, la pêche et l’élevage, l’artisanat, le tourisme, les transports et les TICs et l’innovation. L’objectif étant de favoriser «la création de valeurs à l’échelle nationale».

Infrastructures
 
Les infrastructures constituent l’’un des points forts de la présidence de Macky Sall en matières de réalisations tangibles. Leur érection sur l’étendue du territoire national, est cœur du PSE. Depuis son arrivée au pouvoir, le chef de l’Etat compte dans son bilan, des infrastructures routières, portuaires, aéroportuaires, de tourisme, hydrauliques, sportives, entre autres.
 
En cinq ans, il relancé et achevé la construction de l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD), qui était restée près de dix ans durant au point mort. Il a bâti la nouvelle ville de Diamniadio ainsi que l’autoroute Ila Touba, etlancé les travaux de prolongement de la VDN. Il a mis en circulation le TER, construit le Pont de Foundiougne, mis en marche l’usine de traitement d’eau potable Keur Momar Sarr 3, et entamé la construction du «Port du futur» de Ndayane, entre autres grands projets réalisés ou en cours de réalisation. Dernière-née des infrastructures : le stade ultra moderne de Diamniadio, qui porte désormais le nom de l’ancien Président Abdoulaye Wade.
 
Ces infrastructures présentent deux caractéristiques principales : elles répondent aux besoins de l’économie du pays et respectent pour la plupart le principe d’équité territoriale cher à Macky Sall.Seul bémol pour certaines : les coûts sont parfois élevés, comparativement aux tarifs appliqués ailleurs, et les délais de livraison ne sont pas toujours respectés.

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