Le sort de Barth entre les mains de son ancienne avocate, Me Aissata Tall Sall

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Après le verdict rendu vendredi dernier par la Cour suprême, confirmant celui de la Cour d’appel, le sort de Barthélémy Dias relativement à son mandat de député est désormais entre les mains de Me Aïssata Tall Sall, actuelle ministre de la Justice. C’est du moins ce que prévoit le règlement intérieur de l’Assemblée nationale en son article 51et repris dans la Constitution en son article 61 qui dit clairement que «le député qui fait l’objet d’une condamnation pénale définitive est radié de la liste des députés de l’Assemblée nationale sur demande du ministre de la Justice».

A partir de ce moment, tout dépendra de Mme le ministre qui n’est autre que l’ancienne avocate du maire de Dakar qu’elle avait vaillamment défendu lors de son procès. Face à cette situation, l’on est tenté de nous interroger sur la décision que prendra la ministre.

Pour rappel, ce n’est pas la première fois que les chemins d’Aïssata Tall Sall et Barthélémy Dias se croisent. Ils ont longtemps cheminé ensemble au Parti socialiste comme membres du bureau politique et ont eu à mener le même combat contre Me Abdoulaye Wade dans sa volonté de vouloir briguer un troisième mandat. Mieux, les deux s’étaient opposés avec rigueur à l’invite du président pour que le PS le soutienne et renonce à présenter un candidat en 2019. D’ailleurs leur volonté partagée de s’opposer à une telle demande leur avait valu la sanction sévère d’être expulsés du PS. Aujourd’hui la situation est tout autre. L’actuelle ministre de la Justice appartient à la mouvance présidentielle et roule pour Amadou Ba, candidat du régime, alors que Barthélémy Dias soutient Khalifa Sall lui aussi prétendant sérieux pour conquérir le pouvoir. Même si on ne sait pas encore la décision que prendra l’exécutif, on peut tout de même présager que si Mme la ministre reste cohérente dans sa démarche, l’espoir est permis de voir Barthélémy Dias conserver son poste jusqu’à la fin de la législature. Mais si elle agit autrement, cela peut faire naître des suspicions qu’il y aurait des motivations politiques derrière sa décision.

Toujours est-il que, contrairement aux décisions de justice rendues par les tribunaux de Ziguinchor et de Dakar, ici rien n’oblige que le verdict rendu par la Cour suprême soit suivi d’une demande pour déchoir le concerné de son mandat de député

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