La police vous parle !
« Au regard de la crise sanitaire qui frappe notre pays, le gouvernement a pris des mesures strictes pour limiter les contagions. Parmi celles-ci, l’interdiction des regroupements de plus de 50 personnes. Mais il nous est donné de constater que cette mesure n’est malheureusement pas respectée. La Direction Générale de la Police Nationale invite alors les internautes à signaler tous les regroupements de plus de 50 personnes. Vous pouvez nous écrire en privé ou appeler le numéro vert 100 disponible 24h/24 ».
Le Sénégal se prépare-t-il au confinement ? Dans tous les cas, la police se mobilise dans le cadre de la lutte contre la pandémie. Il s’agit de faire respecter les mesures déjà prises. Le personnel de police est réquisitionné dans ce sens, à partir de minuit, ce dimanche soir, 22 mars 2020. Vendredi dernier, 20 mars, suite à l’interdiction de rassemblement signée par le ministre de l’Intérieur et précisée à nouveau par le Gouverneur de Dakar, des fidèles avaient passé outre la mesure pour se rendre à la Mosquée.
Ainsi, face à la propagation inquiétante du coronavirus surtout avec des contaminations communautaires non rattachables au cluster de Touba, les forces de l’ordre doivent « en conséquence se préparer à une montée en puissance dans son déploiement aussi bien au niveau des frontières qu’au niveau de toutes les localités où un besoin de sécurité se signalera », lit-on dans la circulaire signée par le Directeur général de la police nationale (DGPN), l’Inspecteur général de police, Ousmane SY, et adressée aux différents services de police.
« Aux fins d’assurer un bon suivi des importantes mesures prises aux niveaux général et local par les cellules de crise, de faire face à tout trouble à l’ordre public, et en sus de celles déjà contenues dans la note circulaire citée en 3e référence », précise la note. Laquelle signale que « tout le personnel de la Direction générale de la police (est) consignée. »
Aussi, par rapport aux dispositions pratiques à prendre, il est demandé aux concernés de « suspendre les dépôts de la carte d’identité et des services non essentiels », de « mobiliser et évaluer le matériel organique de chaque commissariat, et faire une expression des besoins si nécessaire (armement, bouclier, casque, grenade, etc.), d’ « instruire la compagnie de circulation de Dakar, de prendre en charge la fluidité dans le ressort de la compétence du SRSP avec une occupation nouvelle de l’espace », de « renforcer les corps urbains par les éléments des autres bureaux des différents commissariats afin de disposer d’un effectif plus conséquent. »
Il est question également de « faire respecter aux personnels les mesures prescrites ».
Le Docteur Abdoulaye Bousso, du centre des opérations d’urgence a fait le point sur la situation épidémiologique au Sénégal. Combien de régions du pays ont été touchées par le covid-19, combien de contacts sont actuellement suivis? Il a tout expliqué lors du point du jour.
1000 contacts suivis
«Les cas sont répartis dans 5 régions : Dakar, Thiès (Principalement à Mbour), Diourbel (Principalement à Touba), la région de Saint Louis et de Ziguinchor. Ce sont les différentes régions où nous avons des cas testés positifs.
Nous suivons actuellement plus de 1000 contacts. 969 sont déjà sortis de notre suivi. Il s’agit donc des personnes contacts qui étaient liées aux 4 premiers patients que nous avons eus. Et par la grâce de Dieu, aucun de ces contacts n’a été contaminé secondairement.
Maillage du territoire
En termes de prise en charge, nous avons des sites à Dakar (à Fann), l’extension de l’hôpital de Diamniadio), le centre de Touba et aujourd’hui nous avons un quatrième site qui est le centre hospitalier régional de Ziguinchor.
Le patient qui est testé positif à Ziguinchor est actuellement pris en charge au niveau du centre hospitalier de Ziguinchor. Nous avons en perspectives d’augmenter les capacités de prise en charge au niveau de Saint Louis. Également au niveau de Kaolack.
Extension des sites
A Thiès, la structure de santé où ont été diagnostiqués les cas de Mbour, va servir de centre de traitement. Il y a aussi une structure privée qui a été donnée au ministère de la Santé par un de nos confrères pour servir de site de prise en charge à Dakar.
5 régions touchées
Donc ce qu’on peut dire c’est qu’aujourd’hui, nous avons cinq régions qui sont touchées. Cela m’amène à dire que le virus est au niveau du pays. Cela requiert une prise de conscience des populations dans le respect des règles édictées. Ce ne sont pas des mesures médicales qui vont arrêter l’épidémie. Toute la stratégie médicale a été mise en œuvre avec des centres de traitement.
Zéro cas graves
Nous avons la chance que tous nos patients qui sont dans nos centres de traitement sont dans un bon état général, et se portent mieux avec une perspective de guérison dans les jours à venir. Nous n’avons pas eu encore de cas graves, mais il est important que des mesures soient respectées.
Des cas ç venir…
Aujourd’hui, au vu du profil épidémiologique, il faut s’attendre à ce qu’il y ait de nouveaux cas. Parce que pour les mesures qui ont été prises (l’interdictions des rassemblements, la fermeture des aéroports…) ces mesures, leurs effets, nous n’allons les voir que d’ici une quinzaine de jours.»
Youssouf SANE
