Des négociations dûment menées par des émissaires du président Wade sur l’élargissement d’Idrissa Seck incarcéré pour détournement de fonds en 2005 avaient été à la base du protocole de Rebeuss. Aujourd’hui encore, l’on parle de ce qu’on pourrait appeler le fameux « protocole des Mamelles ». Mais cette fois-ci, il s’agirait d’un coup de fil entre Me Wade et le président Macky. Un coup de fil consécutif à l’ouverture du dialogue national et à l’issue duquel, la libération probable de Karim serait annoncée d’ici à la fin de l’année. Du coup, l’on se demande si à terme toutes ces manœuvres seraient profitables au peuple sénégalais.
Après la pluie est-on tenté de dire, c’est le beau temps. Autrement dit, un consensus en bonne et dû forme semble de mise entre le président Macky et son ancien mentor, le président Wade et ce, dès le démarrage du dialogue national. Les forces vives de la nation et beaucoup de sénégalais se sont félicités de l’entregent du président Sall d’avoir accepté d’appeler au dialogue les sénégalais d’obédience confondue. Et l’affaire Karim qui était de facto exclue de ce dialogue national en était devenue la pièce maîtresse par la force des choses. Ce revirement spectaculaire a eu l’heur d’étonner plus d’un sénégalais mais aussi et surtout de transmuer le débat national en un débat éminemment politique. Ce qui n’a pas empêché aux forces vives de la nation de tailler bavette avec le président de la République autour des questions d’intérêt national. Si certains titres de la presse ont fait état d’un protocole de Rebeuss (Bis), il reste certain que des zones d’ombre persistent encore entre le président Macky et le président Wade en ce qui concerne leur fameux coup de fil qualifié de retrouvailles historiques. Au demeurant, le long feuilleton du procès de Karim Wade poursuivi par l’Etat Sénégalais dans le cadre de la traque aux biens mal acquis a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase du pouvoir. 6 ans de prison fermes assorti d’une amende de 138 milliards de FCFA avait été la lourde sentence servie au fils de Wade. Une ultime sentence que l’opposition a eu à qualifier de parodie de justice alors que du coté du pouvoir, on jubilait sans commune mesure. Mais si cette affaire était perçue comme un procès politique, il relèverait moins de l’aura politique de Karim que de ses positions de pouvoir d’antan. Le camp libéral qui l’avait longtemps voué aux gémonies du temps de sa toute puissance l’aura de facto intronisé candidat du parti démocratique sénégalais (Pds) pour la présidentielle à venir. Stratégies politiques obligent. Ainsi pour nombre de sénégalais, les accointances du président Wade d’avec le président Macky en un moment donné de ce feuilleton burlesque ne pouvaient justifier un quelconque fléchissement complaisant de ce dernier en ce qui concernait le sort de l’ex-président de l’Anoci. Mais comme en politique tout est possible, aujourd’hui le président Sall tresse des lauriers au président Wade. Chemin faisant, armistice ou grâce présidentielle pour Karim, en tous les cas sa probable libération annoncée par le chef de l’Etat Macky ne serait plus qu’une question de formalité politico-politique. Mais un grand Mais plombe quelque peu ce feuilleton aux allures d’un western. A l’issue de ce fameux coup de fil entre Wade et Macky, y- aurait-il des fonds levés pour le compte des sénégalais ? Difficile de répondre à cette question mais ce qui reste constant c’est qu’un ‘’protocole des Mamelles’’ devrait profiter aux sénégalais et non les divertir comme ce fût le cas avec le protocole de Rebeuss.
Assane SEYE pour sunugal24.NET
